lundi 15 avril 2019

Salazie ou la revanche des plantes

Voilà une rando qui ne s'adressait pas aux timorés de l'enfer vert, aux frileux de la rocaille dérapante ni aux dédaigneux des abrupts chemins en béton sous un soleil digne de la Vallée de la Mort !

Dès les premiers mètres, le géant vert s'empare de nous, pour ne nous relâcher que par intermittence, histoire de nous laisser souffler un peu et nous faire croire que l'on va l'emporter. De nombreuses heures plus tard, nous sommes arrivés fourbus mais ravis !

Tout a commencé au village du Bélier ; déjà certains regardent leurs pieds ; ils ne savent pas encore que c'est une position qu'ils vont conserver un bon moment !


Le panneau de début de sentier n'est même pas dépassé que déjà nous sentons le piège se refermer sur nous... Que de feuilles ! Et aussi des épines, des branches, des racines, en fait c'était un lot en promo.


La progression étant très lente, nous pouvons admirer à loisir le panorama devant nos yeux ébahis.


Mais impossible de ne pas vite abaisser les yeux. Il faut utiliser les bâtons pour écarter les feuilles, sonder le sol car bien sûr, il y a des trous traîtres et des roches vicieuses !


Répit de quelques secondes quand il faut traverser une ravine à sec ou presque.



Le plateau que l'on vient de quitter.


Belle vue dégagée sur le piton d'Anchaing


Idem pour le piton Lélesse dont nous allons faire le tour


On peut même avoir les deux en même temps !


Les hautes herbes (mais les basses aussi !) nous fouettent les jambes, les bras, le visage, la rosée nous imbibe, nous rafraîchit à peine, des morceaux de feuilles se collent parfois... des lianes nous accrochent les chevilles... des épines s'invitent dans notre peau...


Nous arrivons au premier "vrai" gué ; déjà l'un de nous fait son intéressant en choisissant la seule roche mobile de tout le coin et échappe de justesse à un bain forcé (sauf ses chaussures !)...


Je suis sûre que cela en a influencé d'autres qui n'ont pas toujours eu le pied très sûr (mais bon même sous la torture je me tairai !)...


Nous accédons à la longue "allée" de Grand Sable où il y eu un éboulis meurtrier en 1875. Les habitants rescapés sont partis s'installer à Mafate (plus loin de ce Gros Morne dangereux) dans ce qui deviendra "La Nouvelle"...



Après le plat rectiligne ombragé, la descente sinueuse surchauffée !


Notre cap toujours bien visible


On s'approche de quelques habitations




Là il faut boire et se retartiner de crème solaire...


La piste pas terrible pleine de caillasses et d'ornières est descendue et nous atteignons le pont sur la Rivière du Mât, notre point le plus bas de la journée. Un bain serait le bienvenu mais nous sommes un peu en retard sur le timing, il fait faim et nous devons marcher encore avant le site de pique-nique...




Je crois que c'est à ce moment, sur la piste surchauffée avec fort dénivelé, le ventre vide, qu'ils m'ont en voulu le plus 😀 Et moi aussi d'ailleurs !


Au bout d'une durée indéfinie mais bien trop longue à mon goût, nous finissons par atteindre la partie plate qui annonce les dernières cases et la descente vers la rivière où nous allons nous arrêter manger et nous reposer... ou pas...


On profite de la brumisation d'un arrosage automatique mais l'idée qu'il y a peut-être du glyphosate ou une autre sal-p-rie (devinez les lettres manquantes) dedans nous fait déguerpir, dans la mesure de nos capacités physiques respectives...


Tien bo larg' pa !



Joie intense ; bonheur indicible ; une descente en forêt ! Une petite échelle, un petit gué et hop ! On va MAN-GER.


Et puis alors qu'on mangeait au bord de l'eau, les orteils en éventail...


Le tonnerre. Deux fois au loin. Les nuages gris. Gris foncé même.
On ne peut pas attendre plus longtemps, on remballe tout sans avoir le temps de finir la dernière bouchée, sans avoir fait de sieste digestive !! C'est scandaleux !! On commence à monter sous les gouttes. Je mets l'appareil photo à l'abri.

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La "pluie" dure finalement 2 minutes 34 secondes et 12 centièmes.
On n'a plus qu'à ressuyer toutes les feuilles mouillées avec notre corps maintenant !
Je ressors l'appareil photo.


Cette remontée de la ravine Farga ne nous fait pas de quartier. Quelle moiteur, quelle lourdeur, quelle touffeur !


Heureusement qu'on voit de jolies choses, on oublie l'effort pendant quelques secondes...



Au prix d'efforts surhumains et de dizaines de goyaviers avalés (qu'est-ce qu'ils étaient bons !!), on finit par atteindre le plateau et basculer dans l'autre vallée.



Voilà la descente vers la forêt de filaos du début, on retrouve la partie empruntée le matin.






Les derniers gués, et les trois derniers raidillons qui nous achèvent... Mais aucune perte dans les troupes (alors qu'on a droit à un pourcentage !!) et même, de la bonne humeur et de l'humour jusqu'au bout.


Chacun l'interprétera à sa manière : rando coup de cœur ; rando cardio ; pour moi, les deux, mon Capitaine !


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