mercredi 2 décembre 2020

Beautés cachées de Cilaos

 Mon périple de vacancière se poursuit à Cilaos. Entre deux séances aux Thermes, je trouve de quoi occuper mon temps libre...

Debout aux aurores, je regarde par la fenêtre pour voir comment se présente ma sortie du matin où je dois grimper jusqu'à l'arête entre Cilaos et Mafate mais par un nouveau tracé confidentiel qui, contrairement à celui du col Choupette qui débouche au pied des Trois Salazes, va m'amener de l'autre côté de la "tête de Pluto", sous son museau... 

C'est bien nuageux dès le lever du jour...


Vers l'Est c'est à peine mieux.


Ne tergiversons pas et filons ! On verra bien... J'entame la montée vers le col du Taïbit et ses nombreuses marches.



Ce n'est qu'au bout d'une heure de montée dans la brume que je me prends à espérer !


C'est bientôt que je dois repérer une première bifurcation pour le hors sentier...


De mieux en mieux !! Pourvu que l'embellie se confirme.


Je quitte le GR là où je pense avoir trouvé le hors sentier mais très vite il n'y a plus le moindre indice au sol d'un quelconque passage... les pâquerettes ont tout envahi... et est-ce bien là au fait ??


Le problème c'est que, quelle que soit la direction, toujours le même tapis végétal... je tente d'avancer, qui sait, c'est peut-être plus évident plus haut...


Je finis par rendre mon tablier et faire demi-tour pas si évident que cela ; je reprends le GR pour tenter un peu plus loin l'autre bifurcation. Rebelote, un léger début de trace puis plus rien...


Encore des tentatives ; en tout j'aurai passé une heure à chercher ! Je me résigne... je décide de monter au col du Taïbit pour au moins avoir une vue ; et à peine à 20 mètres de là où j'étais, j'ai un doute, je vérifie et... incroyable ! La trace est là !!!


Je retrouve ma motivation du début, même si le ciel s'est bien assombri depuis tout ce temps. La trace est nette, même pas besoin du GPS. Soudain surgit une lame acérée, je suis juste en-dessous du nez de Pluto, ça va grimper sec ! 


Après un petit moment bien cardio où il faut s'aider des mains parfois, je débouche sur l'arête !


Il y a même un petit plateau herbeux bien confortable.


Mais surtout, il y a la vue sur tout Mafate, pile en surplomb de Marla !


Je me sens toute petite...


C'est absolument splendide !


Je m'avance de l'autre côté, on voit les "aiguilles" du passage du col du Taïbit de manière totalement inhabituelle.


Je reprends des forces, abritée du vent par les branles, puis entreprends la descente parfois un peu raide avec la terre qui roule sous les pas.





Dans la descente, petite pause à l'association des Salazes où je bois une exquise tisane menthe poivrée/mélisse/fleurs jaunes. Plus bas, je repasse sous les nuages ; le cirque est bien dégagé !



La claque, passer de 18° à 30...


La "tête de lion" (édenté) émerge de la brume


Après mon pique-nique à l'un des kiosques, je fais quelques centaines de mètres pour la sortie n° 2 : la grande cascade de Bras Rouge depuis la route d'îlet à Cordes.
Il faut en fait remonter un sentier emprunté par des canyonistes.
Les premiers mètres se font sur une grande dalle de lave pentue.


Vue sur la route juste avant le passage en sous-bois.


L'ombre est la bienvenue, mais ça monte super fort... telle un singe je m'accroche de branche en branche pour faciliter la progression...





J'arrive au moment amusant : les cordes. N'oublions pas que les canyonistes viennent ici lourdement chargés de leur équipement, alors les cordes ne sont pas de trop. Je suis moins chargée, mais c'est toujours une sécurité supplémentaire.


Un magnifique panorama s'offre à moi. La descente continue avec encore d'autres cordes et des passages qu'il vaut mieux faire par temps bien sec, comme aujourd'hui.





Facile aujourd'hui, sûrement moins par temps humide.



Je descends le plus possible en restant en sécurité ; plus bas, ce n'est plus dans mes cordes !


En parlant de cordes... les voilà bien utiles dans la remontée.


Je suis ravie de ma journée ; je peux retourner aux Thermes demain pour une détente bien méritée !



lundi 23 novembre 2020

Salazie inédit

Les vacances ; l'occasion de faire les petites randonnées qu'on ne ferait pas en temps normal, quand on a déjà deux heures de route pour arriver sur site...

Mais cette fois-ci, je dors à Salazie, près du Voile de la Mariée, et je suis en mode "vacances", "doucemanette tranquillemanette", géocaching et petite trouvailles...

Donc non cette fois je ne ferai pas le piton d'Anchaing, le piton Lélesse ou la montée au gîte de Bélouve ; cette fois je décide au dernier moment, en fonction de la météo aussi...  Et c'est parti pour le tour (et le sommet) du piton Maillot depuis Mare à vieille place.

Un grand parking attend les véhicules près de la pharmacie. Deux lacets et hop ! on commence la rando dans le petit village bien tranquille en ce dimanche matin. 







un bout de route mais ça ne circule pas


Le Cimendef regarde la Roche écrite qui le surplombe...



Après un lotissement récent, on rejoint le sentier proprement dit.



La montée attaque de suite, je dégouline en deux minutes car il fait bien chaud, et les vues s'agrandissent.


C'est là-haut !


Avant la forte descente qui ramène à la rivière, il faut prendre à gauche...



C'est tout simplement spectaculaire !!



Un 360° accessible en moins d'une heure et sans trop souffrir !





On peut revenir sur ses pas mais je remarque une discrète trace... que j'emprunte...


C'est plutôt abandonné, étroit, raide mais en 3 minutes on retombe sur la partie classique...


Maintenant commence la descente assez forte. Les goyaviers forment une haie d'honneur, vivement la saison !




Le piton d'Anchain nous écrase de son haut rempart...



Des séries d'escaliers, mais à l'ombre !


Puis une jolie ravine toute verte de mousse



C'est horriblement sec ; l'année la plus sèche depuis 49 ans...





Il n'y aurait pas eu ce bambou-robinet, je ne l'aurais peut-être pas remarquée...


...la source pétrifiante


Un peu recouverte de mousse mais en s'approchant il n'y a aucun doute





Je quitte un instant la trace principale pour me rapprocher de la rivière.



Je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi entretenu



Mon pied pour donner une idée de la taille...


Encore de jolis panoramas jamais vus...


Au bout du chemin, une aire de bivouac plus ou moins aménagée...


Tout confort (ou presque, il n'y a pas l'eau courante !!)


Toujours curieuse, je poursuis sur une trace à peine visible, pensant me rapprocher de l'eau



Quand la végétation s'écarte, on voit de jolies choses, mais de rivière, point...


Presque midi, il fait une chaleur à crever, le sentier devient du n'importe quoi...


Je fais demi-tour devant ce mur végétal qui pique et qui égratigne...


Il me faut couper tout droit pour rejoindre la rivière, sous un soleil de plomb.


Aaah enfin, la Rivière du Mât !


Pas beaucoup d'eau, mais de quoi tremper les pieds surchauffés.


Puis je m'installe là pour le pique-nique ; malgré quelques nuages, il fait toujours très chaud même à l'ombre.



Après une longue pause, j'entame la rude montée. 





Oh la laaaaa


Mais les pires choses ont une fin (!) et les escaliers laissent place à une piste en terre, puis une route.







Quelques courts passages sur la route, un dernier raccourci (encore des escaliers !) et je retrouve ma voiture.


Il est temps d'aller prendre possession de mon meublé "sous le voile de la mariée" avec sa piscine (mais brrrrrrr)





De quoi passer une bonne nuit... pas un bruit alentours...

Le lendemain, le soleil brille de nouveau, je décide de faire le sentier qui monte très fortement (500 m de dénivelé sur 2,5 km...) jusqu'à la Fenêtre, un point de vue haut perché à Salazie.

Il est annoncé fermé par l'ONF mais des avis récents indiquent qu'il est tout à fait praticable... je tente le coup, je ferai demi-tour si ça coince quelque part...

Depuis la route on voit le creux vers lequel il faut monter, au pied du Cimendef... ah oui quand même...




Les premiers mètres sont un peu fouillis, à cause des pestes habituelles...


La montée commence à l'ombre et le sentier est maintenant tout propre !


Pour l'ombre, j'ai parlé un peu vite...


C'est bien encombré vers l'entrée du cirque...


Pas le jour non plus d'aller au Trou de Fer...


Un des rares moments plus techniques.




On voit même le dessus du piton d'Anchain !




Avec l'altitude, je commence à sentir le frais, mais je dégouline toujours autant sous l'effort !


Me voilà au somment en 1 h et 5 minutes !!


Côté Mafate, il n'y a qu'un sentier fermé et abandonné, utilisé par quelques irréductibles...


Face à moi, la pointe du Cimendef, à partir de là c'est plutôt de l'escalade avec un guide...

C'est en cherchant une géocache que je trouve ce lézard vert au-dessus de moi ; endémique ou invasif, je ne sais pas, il est trop haut pour que je puisse analyser les taches sur sa tête.


Je fais une bonne pause avant de redescendre.


La descente est très roulante et se fait à toute vitesse car il y a de longues portions sans escaliers...





Et voilà, moins d'une heure pour arriver à la voiture, trop fière ! Petit détour par une aire de pique-nique pour trouver une géocache ; c'est joli et bien fleuri :


Avec toutes ces calories brûlées, il me faut un vrai repas ! Direction "la villa Marthe" au cœur de Hell-Bourg, avec ses jolies cases fleuries,


ses "guétali" à chaque coin,


et son bol renversé spectaculaire et délicieux !


Je ne veux pas rentrer tout de suite et justement 2 autres géocaches m'appellent, elles sont à Mare à Poule d'eau ; l'occasion de revenir ici et de visiter plus amplement les lieux.


Il y a un joli parcours à faire en sous-bois, des tables de pique-nique...




de beaux arbres, d'énormes touffes de bambous,


les ruines d'une habitation du début du 19e siècle,



voilà l'escalier à l'époque...


et la mare qui a donné son nom au site.



quelques pêcheurs protégés de la pluie fine




Il est aussi temps pour moi de rentrer, il ne pleut pas vraiment (ce n'est pas cela qui va réapprovisionner le Voile de la Mariée) mais je n'ai plus rien à faire dans les parages.