vendredi 21 décembre 2018

Zarlor 20 désamb

C'est la première fois en 12 ans que je ne travaillerai pas en ce 20 décembre, jour férié à la Réunion pour la commémoration de l'abolition de l'esclavage. De plus cette année ce sont les 170 ans.

Je trouve sur le site de l'office du tourisme de l'Ouest une sortie alliant randonnée et découverte historique et culinaire, menée par Clovis, fameux guide que j'avais rencontré il y a 10 ans quand j'ai découvert SLP.
Cool ce sera l'occasion de le revoir !
Très sympathique petit déjeuner pour nous accueillir, entre jus de fruits frais, patate douce (très bonne énergie lente pour les randos), chouchoux confits (première fois que j'en mange), bananes...


un "riz chauffé" nature et crevettes,


des petits pains genre ciabatta cuits sous nos yeux au feu de bois,


du coco frais, des letchis, bref un solide petit-déj !


Le bertel de Clovis



On passe tout d'abord devant la stèle commémorative près de la mairie de St Leu.


Cette mairie était un bâtiment de la Compagnie des Indes où étaient stockés le café, le coton, les épices...


C'était pendant l'occupation anglaise de l'île (1810 à 1815). Après plusieurs cyclones et la destruction des champs de caféiers, les propriétaires passent à la canne à sucre et les conditions de vie des esclaves se dégradent encore plus.
Au final, il y eu 20 esclaves tués dans une embuscade, 25 condamnés à mort et deux propriétaires tués.



Après une vingtaine de minutes de bus qui nous dépose dans les hauts, nous nous engouffrons dans un champ de cannes...



Le chemin débouche sur une ravine qui semble inaccessible.


Mais le sentier a été dégagé pour que nous puissions accéder sans trop de difficulté à la ravine, où un petit cassé donne sur un bassin, le basin Misouk.


Deux sens possibles à ce mot : "caché", mais aussi le sens "qui tire, qui aspire" car au fond de ce bassin se trouve un siphon où l'eau disparaît, ayant déjà entraîné avec elle des enfants qui se baignaient...


Un historien et anthropologue, Gilles Gérard, raconte la révolte de Saint-Leu : le soulèvement de plusieurs centaines d’esclaves qui, avant d’être trahis et impitoyablement réprimés par les autorités, ébranlèrent quelques jours durant le système colonial. Jamais un tel événement ne s’était produit depuis l’institutionnalisation du Code Noir à Bourbon en 1724. Les sons de cette révolte et l’aura de ses meneurs furent, bien entendu, prudemment et consciencieusement effacés au fil du temps par les chroniqueurs coloniaux.
Les esclaves de diverses propriétés des bas venaient chaque jour ici-même chercher de l'eau, et donc avaient eu l'occasion de fomenter leur révolte loin d'oreilles indiscrètes...


Puis nous commençons la descente, nous sommes à 600 m d'altitude et nous allons emprunter divers chemins marrons, parfois repris par la route,


parfois au milieu de champs.



Les bois de chandelle immenses servaient de bornes foncières et indiquent désormais la présence de "sentiers lontan",



Petite pause à l'ombre de très vieux bois rouges, avec quelques notes de maloya à la guitare.


Clovis nous donne bon nombre d'anecdotes historiques et botaniques...


L'alignement parfait de ces arbres indique que cette route menait à une belle propriété...


Bois rouge : tronc tordu et cannelé, feuilles hétérophylles (forme juvénile différente de la forme adulte). Endémique des Mascareignes.


Un voile nuageux atténue la luminosité du soleil, mais la chaleur est bien présente...



De grosses boules vertes molles, qui donnent un genre de coton...


Nous sommes dans une partie habitée maintenant et découvrons de beaux jardins ; cette dame a un superbe pied de letchis...



Ce tronc me fait penser à un baobab


Halte rafraîchissante au gîte de Bardzour (3 épis), avec un jus de mangue


En bordure de la ravine du Cap, qui débouche à la sortie sud de St Leu. Nous allons devoir la traverser...


Alors reprenons quelques forces avec ces délicieuses mangues "dévisse" (car pour les ouvrir il suffit de couper en travers puis de dévisser chaque moitié, faisant apparaître le noyau).

 

Frangipaniers roses





On traverse le vieux jardin avec son petit bassin




Très rare, le bois de senteur blanc, et en fleur en plus ! Il n'en reste qu'un dans son environnement naturel (hauts de la Possession) ; celui-là a été planté par l'homme. Mais c'est sympa de le voir quand même !


Les immenses feuilles du latanier bleu.


Début d'une petite descente acrobatique


Notre objectif : le rempart d'en face !




Passage par la ravine



On devine, sous l'arbre, le toit de la terrasse où on a fait notre pause...


Fini le crapahutage, c'est plat mais bien végétalisé et la touffeur est accablante !


On passe sous la route des Tamarins...


Une minute à l'ombre avec une légère brise, c'est pas de refus !



Maintenant c'est tout droit !


Passage étroit entre les cases, ou "sentier kanal"...


Puis dernier passage dans la forêt sèche


St Leu en approche !



On suçote du tamarin car il est plus de 14 heures et on a les crocs !


Voilà de quoi se rafraîchir et se réhydrater !


Petite ambiance maloya à côté


En dessert, gâteau tison cuit traditionnellement, dans la marmite et au feu de bois !


Merci aux Éclaireurs de l'Ouest pour cette agréable journée !

2 commentaires:

  1. Une super journée de plus au compteur. Merci pour cette excellente suggestion !

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  2. Super parcours qui m’intéresse beaucoup ! Est ce que vous avez le plan de l'itinéraire que vous avez fait pour se rendre au Bassin Misouk ainsi que pour la redescente à la ville ? Si c'est le cas, pouvez vous m'envoyer cela par mail si cela ne vous dérange pas ? (ludovic.payet@yahoo.fr). Je vous remercie d'avance de votre réponse !

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