lundi 18 janvier 2016

Le 4e cassé

On connaissait le Cassé de la Rivière de l'Est, le Cassé de la rivière Langevin, le Cassé de Takamaka, qui constituent des randos bien connues.
Mais qui connaît le Cassé de la Ravine de Grand Sable ? C'est là que je vous emmène aujourd'hui...

Il y a presque un mois, je faisais une rando avec OVS et nous nous étions arrêtés au bord du "gouffre". Ne voulant pas en rester là, j'ai décidé cette fois de descendre pour aller voir un peu ce qui s'y passe... En plus, ça m'arrange parce qu'à cette altitude, il y fait bon : 16 °C au début de la marche, quand à St Paul la nuit on n'arrive pas à descendre en dessous de 26 °C...


La côte Est au soleil levant



Je me gare au Pas des Sables. 7h20, je commence la marche ; un petit compagnon à 4 pattes s'invite sans me demander mon avis. J'essaie de l'en dissuader mais il doit s'ennuyer ou espérer que je l'adopte... mauvaise pioche !


Tout se passe comme prévu, beau temps avec quelques restes nuageux...


Finalement ce léger voile m'évite de surchauffer trop vite !


C'est ici que je quitte la piste, direction Grand Galet.


Toujours avec le toutou à mes basques, je traverse la Plaine des Sables. Le ballet incessant des hélicos me confirme qu'il fait beau !!


Après la grande étendue plate de sable, le sentier change d'aspect.


Savates deux-doigts déconseillées...


Le Morne Langevin, à 2 380 m, peut faire l'objet d'une petite rando familiale.


Le ciel se voile de plus en plus. Les paysages sont très lunaires.


Derrière moi, ça reste bleu...


Le Piton Chisny sous un angle inhabituel.


Je continue d'avancer sur ce sentier qui donne l'impression de se jeter dans le vide, ou plutôt, dans l'océan...


Panoramique vers l'Est : Piton Chisny et un petit bout de la Fournaise


Panoramique vers l'Ouest : Morne Langevin et Rempart des Sables ; tout à droite et tout au fond, minuscule, notre Piton des Neiges !


Soudain apparaît la côte avec St Joseph, le Piton Babet, il n'y a que 15 km à vol d'oiseau, mais à pieds d'Homme, beaucoup plus...


On voit même Grand Coude sur son plateau.


Sur ma droite, le Cassé de la Rivière Langevin et ses strates. C'est là que nous nous étions arrêtés il y a un mois... On imagine bien les flots de lave s'écouler...


C'est ici que le sentier plonge...


On voit un premier "étage" avec un genre de ravine au milieu...


Une idée de l'ampleur des lieux...


À partir d'ici, ça devient un peu délicat. Sentier étroit, pentu, constitué de grattons qui roulent sous les chaussures... Le sentier n'est pas toujours très bien matérialisé... J'avance sur des œufs...


Pause obligatoire si l'on veut profiter du paysage ! Marcher sans regarder où l'on met les pieds serait pure folie... La roche coupe comme un rasoir.


Un peu d'adrénaline pendant cette descente. Pour une fois, la remontée sera plus facile !


J'entends pleurnicher derrière moi... c'est le toutou qui est toujours là et qui hésite à me suivre...


Heureusement je croise un trailer et lui demande d'attirer le toutou vers la remontée, ce qu'il fait sans trop de problèmes. Je continue à descendre la partie délicate qui finit par atterrir sur une partie plus roulante.


Après ces 20 minutes intenses, je peux reprendre une allure normale.



Mais qu'y a-t-il derrière ?


On se retrouve désormais carrément dans le lit de la Ravine de Grand Sable, celle qui permet de faire descendre l'eau de pluie de la Plaine des Sables jusqu'à l'Océan.


Le moindre creux est d'ailleurs rempli du même genre de minéraux que là-haut.


Le cheminement est assez aisé.



La descente est assez forte, mais on ne s'en rend compte que lorsque l'on se retourne...




Nouvelle vue sur la vallée et Grand Galet.



 En zoomant un peu :


2 h après avoir quitté la voiture, j'ai atteint mon objectif... Le lit de la rivière fait de nouveau une chute vertigineuse de 500 m environ pour retrouver le plat du "Grand Pays" :


En s'approchant un peu du bord, on découvre le sol creusé par l'eau, juste sous nos pieds :



Je fais une pause grignotage en papotant avec un marcheur qui vient de Grand Galet. Pour lui maintenant, ce n'est que de la descente !! Il est 9 h 40, les premiers nuages apparaissent... signe pour moi de commencer la bonne remontée.



Il faut gravir 500 m de dénivelé sur 1,8 km, ça nous fait une bonne pente moyenne à 27 % ; heureusement que le soleil ne tape pas trop !


Je retrouve le lit de la ravine.


Puis "l'autoroute de basalte"


Les bonnes côtes qui tout à l'heure étaient passées comme une lettre à la Poste


 Me voilà enfin sur le dernier replat qui me permet de contempler cet amphithéâtre minéral et végétal.


Les nuages restent finalement cantonnés dans le fond...


Je ne faiblis pas et attaque le dernier raidillon. Enfin j'essaie déjà de retrouver sa trace... C'est par où ?


Les pierres marquées d'un trait blanc ne sont plus toujours bien placées, des marquages délavés sont visibles mais ne seraient pas de grande utilité en cas de brouillard...


Il suffit d'être attentif. J'arrive à la dernière petite partie délicate, effectivement beaucoup plus facile dans ce sens.


J'aperçois un groupe de randonneurs qui sont allés voir le Cassé, mais c'est un peu tard pour la vue...


Ne pas s'écarter du sentier, on a vite fait de marcher sur des endroits instables ou fragiles, comme le témoigne ce tunnel de lave partiellement effondré...


J'arrive sur le plat en même temps qu'un gros nuage. Mais celui-ci ne fait que passer.


Je découvre le paysage avec un nouvel éclairage, le ciel étant de moins en moins laiteux.



Le soleil se fait même franchement présent !


Changement météo radical en quelques minutes, dans le bon sens cette fois !


Cela fait ressortir les belles couleurs de la Plaine des Sables.


Je me dis que c'est l'occasion de monter sur le Piton Chisny. Il n'y a pas de sentier officiel mais je l'ai fait il y a longtemps avec un guide et je vois une trace qui monte sur son flanc.


Une bombe volcanique, témoin du passé tumultueux de la zone...


Ça a l'air tout plat comme ça mais détrompez-vous !


Surtout que le sol est assez meuble... Je rejoins enfin la trace. Coup d’œil autour de moi, pas d'arrivée massive de brouillard ou nuages, je poursuis.


En prenant de la hauteur, les couleurs sont plus visibles.





Le sentier contourne un peu le piton par le Sud.


Ou devrais-je dire le semblant de trace créé par les quelques aventuriers passés par là avant moi... Ce n'est pas très net...


La Fournaise se dévoile enfin.


Je sais que l'on peut monter jusqu'au sommet du Chisny et redescendre sur la piste de l'autre côté, je vais voir ce que ça donne. Courageuse mais pas téméraire ! Prudente, surtout.
En attendant je profite de cette belle vue sur notre volcan qui nous a gratifiés de plusieurs éruptions l'an dernier...


Malheureusement la trace finit par s'évanouir quelques dizaines de mètres plus loin, je me retrouve cernée par des failles, je fais une tentative de franchissement vers le sommet mais le sol est trop instable pour moi, l'avertisseur de "sauvegarde de mon intégrité physique" commence à clignoter, je fais demi-tour non sans avoir mis 5 minutes avant de retrouver la trace du début. Il faut toujours rester très lucide dans ces situations et ne pas s'obstiner à vouloir continuer à tout prix ; savoir faire demi-tour pour ne pas transformer une agréable sortie en galère !

Il ne me reste plus qu'à redescendre le flanc du piton pour retrouver le GR. C'est d'ailleurs là que je ferai ma pause pique-nique sous le feu du soleil de plus en plus fort. Mais quelle chance de se trouver à cet endroit loin de toute l'agitation... Quand je pense que la route pour monter au volcan est assaillie par des hordes de pique-niqueurs, je savoure d'autant plus !


 Ici, c'est le calme intégral.



Le géologue peut trouver de quoi s'amuser... ici on dirait une inclusion d'olivine dans du basalte.


Après cette pause pique-nique hors du temps, je me remets en route pour terminer la rando. Les nuages montent de l'Est... mais on voit encore les strates du côté Oratoire Ste Thérèse.


Je rejoins la piste et n'ai plus qu'à remonter les rampes pour retrouver ma voiture.




Encore une fois, quelle belle sortie au frais !!

2 commentaires:

  1. Tu es bien audacieuse d'aller t'aventurer seule! C'est vrai que tu fais de belles découvertes.A bientôt!

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  2. "Le monde appartient aux audacieux..." Sénèque :o)

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