dimanche 29 octobre 2017

Le vol des hirondelles

Pour changer de la grosse rando en plein soleil de la semaine dernière, voilà une petite rando facile (si, si, c'est bien "facile" sur randopitons, ne vous déplaise !!) dans la fraîcheur des hauts et à l'ombre de la forêt bébourienne... ok je l'ai inventé celui-là... la forêt de Bébour !

Soleil radieux à 8 h du matin... Le Piton des Neiges veille sur nous...


C'est l'abondance aujourd'hui : 15 personnes !!


Vue rare, car ce coin est presque tous les jours dans la brume ou la pluie.


Derniers préparatifs ; on randonne léger aujourd'hui : on sera revenus pour le déjeuner !!



La route qui mène au gîte est encore peu fréquentée, mais on entend déjà le ballet des hélicos...


Un panneau, un sentier, facile !


Le coin est réputé trèèèèèès humide et boueux, on va bien voir ! Rien de terrible pour l'instant...


Il y en a un peu partout le long du sentier.... et des orchidées en devenir.


Beaucoup de pieds de goyaviers sur le parcours... mais la saison est finie.




Bel exemple d'épiphytes sur leur tronc


La plus belle forêt de la Réunion avec ses fanjans


Des vieux bouts de bois qui ont servi de passerelle fut un temps...


Pas mal de portions plates


Le seul embranchement du circuit. Nous on va tout de suite au cassé !


Après une nouvelle longue portion en sous-bois, on a soudain une belle vue dégagée sur la canopée et les remparts de Takamaka.


Nous voilà au niveau du Bras Tabac, à sec.





Non, ce n'est une oeuvre d'art en glaise... juste les traces de personnes désespérées ayant tenté de gravir un passage  vertical infranchissable... !!


Pas si infranchissable que cela, vu que tout le monde passe l'obstacle et nous continuons dans la forêt, toujours dans la bonne humeur ! Admirez cette élégante en jupette, qui tente d'épargner ses chaussures... tout est dans le planter de bâtons !!


Gros étonnement quand le mur végétal s'écarte sur quelques mètres, le temps de nous laisser apprécier cette vue avec son marécage (à sec) et ses arums !!


Un lieu comme ça est totalement improbable après une forêt aussi dense !



Un dernier petit effort et nous voilà au niveau du cassé !!!!!


La vallée de Bras Cabot, on devine le bâtiment de l'usine hydroélectrique


 

 Nous repartons sur nos pas ; c'est finalement plus facile dans ce sens...




On bifurque à gauche, direction le bassin des hirondelles...


La descente est parfois abrupte, le sentier est très raviné.


En moins de 15 minutes nous arrivons sur le site, quel cadre enchanteur !



L'eau est des plus cristallines...



C'est là qu'on aurait dû faire le pique-nique !! Mais on a prévu trop de glacières et de bouteilles pour pouvoir tout porter jusqu'ici...


 Il commence à faire faim et il reste de la marche...


D'habitude on dit "la peur donne des ailes" mais là on a pu dire "la faim donne des ailes" !!
On remonte le sentier bien plus vite qu'on l'a descendu. Puis chacun sort ce qu'il a amené... oui il y avait même un BBQ et des grillades !!


Les nuages sont arrivés mais la pluie a eu pitié de nous, elle ne nous a pas dérangés et nous avons pu profiter à fond de ce moment de convivialité, au frais et le ventre bien plein !


Merci SLP !!

dimanche 22 octobre 2017

Allon bat' karé dans la marmite lentilles !

Cela fait un mois que je n'ai pas randonné ; ça me manque ! Ce qui ne me manque pas du tout en revanche, c'est le dénivelé positif !
Comme ce weekend, les principaux sentiers sont pris d'assaut pour le Grand Raid et autres trails, il me faut trouver un circuit loin de toute cette agitation.
Je jette mon dévolu sur le cirque de Cilaos, pays des lentilles (et du vin). La météo prévoit 25°, beau temps, quelques nuages au bord des remparts... ok !

Je me gare près de l'église, où se terminera mon périple ; puis direction le sentier de la Chapelle / îlet à Cordes.
C'est ce qu'on voit là-bas, sur le petit plateau !


Inutile de sortir la polaire, il fait déjà bon... les 25° ne sont pas loin et il n'est que 8 h du matin !



En plus, toutes ces grandes roches qui emmagasinent la chaleur pour la restituer plus tard !!


Un bel éboulis laisse apercevoir la vraie nature de la roche : blanche et noire.


Le sentier descend franchement et j'arrive assez vite au niveau de la rivière.


Ici on peut apprécier l'état de sécheresse avancée de la nature...


Me voilà au niveau du lit de la rivière. Je n'ai aucune énergie alors je décide de faire une première pause dans ce cadre enchanteur.


Vers l'aval


et vers l'amont !


Après trempette des gambettes et ravitaillement, il faut bien que je reparte et je suis moyennement motivée vu que je vais m'attaquer au plus gros de la journée. Mais d'abord il faut rejoindre le pied de la falaise ; une nouvelle échelle a été posée depuis mon dernier passage :


Elle permet d'éviter l'ancien passage qui se faisait juste sous la falaise friable...


D'ici on arrive même à voir le massif du Piton des Neiges jusqu'au Gros Morne !


Il ne reste plus beaucoup de briques du vieux pont emporté par les eaux en furie...


Les grosses traces blanches le montrent bien : c'est à partir d'ici qu'on souffre : ça va monter et ça va chauffer !


La fournaise, ce n'est pas que notre volcan actif, c'est partout quand il fait un soleil pareil et que la chaleur est réfléchie par les roches...


Je souffle, je souffre, je sue, je m'essouffle, je m'étouffe, je m'arrête tous les 200 m... heureusement que j'ai la vue !



Plus je monte et plus j'ai chaud, et plus c'est beau !



J'atteins enfin le petit passage délicat sécurisé par une main courante grillée par le soleil.


Un peu au-dessus, c'est le répit (de courte durée) avec la traversée d'une petite zone ombragée. Mais qui monte toujours !



C'est reparti pour le plein soleil. Et c'est en m'arrêtant pour une énième reprise de respiration prise de photo, que je la vois :
"regardez cette vue magnifique - bisous"


Tant que tu veux je vais la regarder ! Je pourrais même y passer la journée ! Mais faut que j'continue...


La fin de la montée est, comment dirais-je, assez déconcertante... C'est déjà scandaleux de virer ses déchets dans la nature, mais venir les déposer juste à côté de ce petit autel, franchement...


Je passe vite et me retrouve sur la petite départementale qui arrive à Ilet à cordes ; en face, le plateau de Cilaos, d'où je viens :


Îlet à Cordes, c'est un autre monde ou une autre dimension... Des vallons arides où les cailloux poussent naturellement, et où des gens s'évertuent à vouloir y mettre à la place des plants de lentilles... Un travail de Titan.


Après avoir "décaillouté" et fait des petits tas, il faut planter, arroser, désherber et récolter, et vu la tête du terrain, aucune mécanisation possible. Seulement avec ses petites mains... et un dos plié en deux...


Mais la lentille qui pousse ici, elle est petite et fondante avec un goût inimitable !


Cilaos ne serait pas Cilaos sans son vin : ici c'est le printemps


C'est le tout début des grappes.


Et du géranium rosat et plein d'autres fleurs


Je suis maintenant sur la départementale très peu fréquentée vue que l'îlet est un cul-de-sac. Par contre je ne pensais pas que ça monterait autant au début. J'ai maintenant une belle vue sur la cuvette et ses champs.


On vient rarement ici et quand on vient en voiture, on regarde plus les virages que les paysages. Aujourd'hui, à pied, je vais découvrir plein de choses insoupçonnées !


Les gens vendent du vin, des lentilles et du miel ; il y a pas mal de gîtes et chambres d'hôtes (dont un gîte de luxe !!).


Je suis tranquillement la route qui fait des montagnes russes. Je prévois de faire ma pause déjeuner quand j'arriverai au croisement avec le GR. En attendant, je savoure les panoramas tout en cuisant sous le chaud soleil.


Je suis pile dans l'axe du cirque, au bout on voit la ville et la côte !!


Cette grosse falaise noire et blanche qui me surplombait tout à l'heure est maintenant au même niveau que moi.


Côté falaise, il y a des choses sympas aussi :





Ça alors, je vois même le sentier de ce matin, où j'ai fait ma pause près de la rivière ! C'est loin ! Je comprends mieux pourquoi ça a piqué dans les cuisses ! Et dans les poumons, et dans le cœur, partout en fait !


Je dépasse le site Fleurs jaunes, où des kiosques près de l'eau permettent aux familles de venir pique-niquer. Mais pas que : c'est un site très connu de canyoning et descente en rappel. D'ailleurs je me trouve maintenant face à cette grande "faille" creusée par la cascade ; il y a même des gens en train de descendre...


C'est un canyon célèbre pour son esthétisme et sa verticalité (jusqu'à 53 m de rappel, et une succession de bassins turquoises ; bon pour le turquoise, on repassera...)



Les sportifs sont toujours au début de la descente...


C'est quand même pas rien ce truc !






Je continue mon petit bonhomme de chemin dans la marmite qui chauffe de plus en plus (il est presque midi)...


Je vois enfin le point de repère qui m'indique que je ne suis plus très loin du GR !


Comme ce sont les vacances et que je crains qu'il y ait foule au bord de la rivière, le long du GR, je fais un petit écart lorsque j'entends un agréable clapotis. Gagné !!


De l'eau, de l'ombre... l'endroit idéal pour le pique-nique !


La pause fraîcheur était parfaite. J'ai repoussé au maximum le moment de repartir... mais il le fallait ! Avant le GR, j'ai droit à la vue sur le plateau de Cilaos, tout là bas, ce n'est pas vraiment pour me motiver, sachant qu'il va falloir descendre encore dans le creux et remonter de l'autre côté.


Tous les sentiers devraient être comme cette portion !!




Je retrouve sans problème la "cascade cachée", à une cinquantaine de mètre du sentier dans un virage.


Un peu plus loin sur le sentier, je croise des touristes qui font leur pause à des endroits tout à fait insignifiants ; s'ils savaient ce qu'ils loupent !!
Le sentier sort de la forêt et les vues sont de nouveau grandioses :


C'est à partir d'ici que commence une grande descente ; direction l'eau vive !





Finalement l'eau vive n'est pas bien virulente, ni fraîche ; je n'ai même pas envie de tremper les pieds une dernière fois avant d'entamer la dernière montée.


Le soleil ne m'aura accordé aucun répit de la journée... je cuis sous mon chapeau...



C'est bien la seule chose qui m'ait motivée à avancer toute la journée !!