dimanche 10 décembre 2017

Ça, c'est fait !

Alors là c'est du lourd, du très lourd même.
Dernière rando de l'année avant de m'envoler pour de nouvelles aventures dans un nouveau pays...
Je n'ai pas intérêt à me louper vu que l'avion part dans trois jours... aucune blessure autorisée, aucun rhume, rien...

Le circuit du weekend (et oui il faut bien cela) est tellement dur et délicat que j'arrive à former un petit groupe de copines ne l'ayant jamais fait. Et oui le sentier Bayonne ça ne se prend pas à la légère !

7h30 du matin à l'Entre-Deux, nous pouvons voir l'étendue des dégâts du chemin à gravir (c'est le terme exact).
Il fait trop beau pour que l'on puisse louper les innombrables dents du massif du Dimitile !


Bon vous êtes prêtes ou quoi ??


Petit échauffement sur la route pour regagner le début du sentier. Quelques letchis quand même dans les arbres.


L'inclinaison de la route augmente, tout d'abord imperceptiblement, puis de plus en plus. J'ai chooooooo !!!




Je sens que les choses sérieuses vont commencer.


"very difficult" qu'ils disent !! 7 h 30 pour faire 8,5 km, c'est sûr, ce ne sera pas une promenade de santé. Surtout qu'on vient déjà de faire 2,5 km et que notre gîte est à 45 min du sommet... Mais n'y pensons pas sinon on fait demi-tour !!


On attaque tout de suite dans le dur, avec ces marches en rondins, un semblant d'ombre ne suffit pas à m'empêcher de dégouliner immédiatement...


On voit assez vite le rempart d'en face, signe de notre bonne progression. Zut c'est déjà ennuagé, c'est fou...


Ah ben oui dites donc, regardez-moi ces nuages en plein début de matinée... pfff...


On comprend très vite qu'on n'aura pas la vue au sommet ; ni même pendant un bout du trajet !!


On arrive quand même à voir jusqu'au fond de Cilaos, tout n'est pas perdu !


Est-ce de savoir que l'horizon va être bouché, mais j'ai vraiment du mal dans cette première portion... et le plus dur reste à venir !


Petit coup d’œil en arrière


 Sur notre côté gauche, le même rempart que nous, en plus facile !


La grimpette continue encore et encore...


Gloups, pas terrible là-haut !


 C'est mieux de l'autre côté de la crête !!



Passage dans une zone arborée à l'air penché


Puis une bonne volée d'escaliers pour rester dans le move


On voit encore un petit bout de mer...



Et soudain, surgissant de nulle part (ou presque), une descente abrupte ! C'est parti pour la série de montagnes russes...


Mais c'est qu'on commence à voir dans Cilaos !


Juste en dessous de nous, le village du Petit Serré, sur la route de Cilaos, à 800 m sous nos pieds quand même !





Le relief assez particulier du massif du Dimitile, avec ses arêtes parallèles.

 


Le sentier, jusqu'ici assez banal, commence prendre une autre tournure. Lacets plus serrés, trace moins visible, racines formant les marches...


Et c'est justement ce moment-là que choisit la brume pour se mettre à tomber... au début, ça rafraîchit..


Mais cela devient très vite de la pluie qui ne s'arrête plus. Et il fait froid, et on monte et il fait plus froid, et on ne veut/peut pas s'arrêter, on a trop froid, pourtant il faut manger, à plus de midi et demi on trouve une petite corniche un peu abritée, on avale trois trucs froids et mouillés puis on repart de plus belle...
Quelle galère...
On découvrira le soir qu'on était vraiment au mauvais endroit au mauvais moment oui juste sous cette belle masse nuageuse bien localisée... pas de bol !


En attendant de la refaire par une belle journée (peut-être), voilà ce qu'on a loupé... bon je me dis que finalement il valait peut-être mieux ne pas voir tout ce qui nous restait à monter !!


 Après des heures interminables de montées s'apparentant plus à de l'escalade, et de descentes tout aussi escarpées, non je n'y crois pas nous voilà enfin arrivées au sommet, avec une vue des plus mémorables !!


C'est transies que nous parcourons les derniers kilomètres de piste en terre jusqu'à notre gîte, Ti Caz Gilbert... Enfin on va pouvoir enlever tous nos vêtements trempés (il n'y a plus un seul cm de sec)... Rien que la vue de ce beau lit et de ces grosses couvertures moelleuses me ravit, et pourtant il ne fait que 13 degrés dans la pièce...


Voilà l'endroit qui récolte le plus de suffrages, on se demande pourquoi !


C'est le pied total ! Cela faisait des heures qu'on en rêvait !!


Gilbert nous offre une succulente tisane au géranium rosat... mmmmh ça sent bon


Puis un rhum géranium et on goûte aussi un rhum bois de Sainte (du nom d'un bois originaire de Terre Sainte près de St Pierre). C'est le minimum pour nous réchauffer et nous réconforter !!
Dehors, la pluie finit par s'arrêter avant le coucher du soleil...


 Quelques chansons accompagnées de la guitare, pendant que le riz cuit et que les carris réchauffent...


Rien ne se perd, surtout pas la chaleur, pour faire sécher les baskets !!


 Un rougail morue et un cari porc patate...


Autant vous dire qu'on ne fait pas long feu, il est 20 h 30, au lit !

Le lendemain, j'ouvre la fenêtre sur une nouvelle journée, ensoleillée à nouveau !



Tout ce soleil et toute cette vue, mais arrêtez !!


Je remarque alors un phénomène amusant... mon sac humide, sous les rayons du soleil, commence à sécher et je vois les volutes d'humidité se former sous mes yeux ! Certains y auraient vu une manifestation divine ou paranormale, mais désolée je suis bien trop cartésienne... ça sèche !




Je laisse là mes observations physiques et rejoins les autres...




On reprend la marche après le petit-déjeuner et on se précipite sur le premier point de vue :






 L'équipe de choc... tout sourire... on a déjà presque oublié la galère de la veille !




Encore quelques points de vue avant de s'engouffrer dans la forêt, sur le sentier de la Grande jument puis du Zèbre...









La partie haute de la Grande jument nous gratifie de quelques superbes vues :







Il nous faut redescendre toutes ces bosses pour rejoindre l'Entre-Deux...


 On commence à voir les traces des pluies de la veille, quelques passages sont très boueux.



On commence à ressentir une chaleur étouffante, on vient de passer sous les 1 000 m et le soleil brille toujours...


Vue plongeante sur quelques kiosques, encadrés par de hauts remparts. 


Je n'y crois pas, il y a même quelques montées !! Grosse suée en perspective...


 On touche au but...


Au bout du sentier, un panneau reprend les fameux sentiers du Dimitile...

 
Il nous faut quand même marcher une vingtaine de minutes en centre ville...


La trace des deux journées de marche.... ça a de la gueule




Le plus dur maintenant, c'est de se décider à y retourner, pour la faire sous le soleil...