dimanche 7 août 2016

Le monde du silence

Pour la rando de cette semaine, j'étais à l'ouest, complètement à l'ouest.
Oui, à l'ouest de l'île, pour ne pas avoir trop de route à faire ! Même s'il faut plus d'une heure pour faire la trentaine de kilomètres qui me sépare de mon point de départ. Je prends la route du Maïdo, puis tourne sur la route forestière des Tamarins et m'arrête au gîte des Tamarins (en cours de réfection). Il fait 8° d'après le relevé Météo France. Je le sens bien, surtout que je suis longtemps à l'ombre !


Pour faire cette boucle, pas d'autre choix que d'emprunter la route forestière sur environ 7 km ; bah, ça permet un réveil musculaire en douceur et un bon échauffement des articulations (surtout les chevilles) pour ce qui va suivre !
L'avantage, à cette heure matinale, c'est qu'il n'y a personne sur la route. Le soleil rasant commence à éclairer les cimes des arbres.


Parfois, la côte se dévoile.
Zoom sur la savane du Cap La Houssaye et les habitations de Boucan Canot et St Gilles.


Du battant des lames au sommet des montagnes : 2 000 m de dénivelé sur une seule photo !


Quand je suis au soleil, ça chauffe bien, mais je garde encore mes gants, ma softshell et marche d'un bon pas pour me réchauffer dès que je repasse à l'ombre.


Je découvre des sentiers méconnus



J'ai fini la partie sur la route, à moi la montée vers le Piton Rouge...


Je sais que je vais avoir le soleil en pleine face alors j'enlève les épaisseurs, et même les jambes amovibles du pantalon.


Qu'est-ce que je disais ! Quand je pense au temps pourri de la veille, j'ai de la chance quand même.


Le sentier monte par étages : grimpette, faux-plat, grimpette, vrai plat :o), raidillon...


L'odeur envoûtante des mimosas disparaît quand j'atteins la zone de végétation rabougrie.


Devant moi, les premières nuées apparaissent déjà. 


Dommage, j'avais pensé faire un petit crochet pour aller voir dans Mafate mais ce sera pour une autre fois, je me limiterai au tracé d'origine !


Encore de belles vues sur le lagon :


Il règne un calme olympien. Pas âme qui vive, je ne vois même pas les habituelles vaches. Pas d'insectes (ils ont dû geler), quelques oiseaux mais silencieux, je savoure cet instant de calme absolu !


Me voilà en vue du Piton Rouge.


 Les nuages s'organisent, mais restent encore loin. Moi, je commence à cuire malgré la crème solaire.

 

Le seul qui viendra troubler ce monde du silence avant un bon moment 


Je n'entends que les bruits de mes pas (et aussi mon souffle hein, les montées et moi ça fait toujours deux)...


De gentils ouvriers sont venus aménager une partie un peu délicate qui s'était effondrée ; merci à eux !


Me voilà à 2 400 m, il fait toujours très bon, c'est toujours désert et calme, je fais une minipause.




C'est reparti pour la suite du trajet.


Le sentier contourne le piton Rouge par le haut, puis suit plus ou moins la ligne de niveau.





C'est majoritairement plat. En fait, on fait la jonction entre le sentier du Piton Rouge et le sentier Vaudeville qui monte à la Glacière.


Passage d'une ravine, il y a de l'eau dans quelques bassins. La température doit être idéale pour garder le pastis au frais...


En faisant un écart d'une trentaine de mètres, je découvre même un beau bassin !


Les nuages surgissent de toutes parts, sans toutefois se fixer ; je suis toujours au soleil !


Soudain, le sentier s'élargit étrangement. Il s'agit en fait d'une piste qui a été tracée pour que les pompiers puissent accéder au site lors du terrible incendie en 2010.


On va croiser ou longer ce reste de piste pendant quelques temps. Puis le sentier proprement dit reprend ses droits.


Le brouillard tente une offensive...


Nouvelle ravine, nouvelle caverne inondée...


J'ai encore parfois l'espoir d'aller au point de vue car les nuages semblent bloqués là-bas...


Le souci, c'est que le point de vue est plutôt côté gris que côté bleu...


Je m'arrête manger un bout et remettre mes jambes de pantalon et un t-shirt à manches longues, il y a un petit vent frais et je vois bien que je me dirige tout droit vers les nuages. Finie, la bronzette !


Derrière moi, c'est toujours plutôt dégagé, étonnant !


Encore quelques centaines de mètres... je passe à côté d'un premier puits où était stockée la glace que les esclaves  venaient chercher, à pied, pour la redescendre sur la côte afin de rafraîchir les boissons de ces Messieurs-Dames de la "haute"...


Puis enfin commence la descente ! Sauf que ce n'est pas de tout repos... des cailloux par milliers, de toutes tailles et toutes formes !



Difficile de battre des records de vitesse. Surtout que c'est sur ce sentier que je me suis fait une entorse il y a 3 ans alors... je redouble de vigilance. Et quand ce ne sont pas les cailloux, ce sont de grandes dalles de lave hérissées de nervures plus ou moins érodées, plus ou moins régulières qui mettent à mal les pieds et les chevilles.


On pourrait croire que la progression serait plus rapide mais il n'en est rien, le pied se tord entre deux nervures, s'accroche à une bosse plus haute que les autres... je bénis mes deux bâtons de rando !


Côté météo, et bien je suis toujours entourée par le tumulte nuageux, mais toujours pas enveloppée de brouillard ! Comme si j'avais un périmètre de "sécurité" sous le ciel bleu !


La dernière ravine est particulièrement esthétique, avec ses nombreux bassins et ses "marmites" où l'eau peut s'accumuler et former des tourbillons :



Nouveau changement radical de végétation, ici principalement les vestiges de l'incendie et les plantes qui recolonisent déjà les lieux.


Quel contraste saisissant entre cette forêt touffue et la lande aride que je viens de traverser !


Le contraste ne s'arrête pas là, j'approche de la RF et des aires de pique-nique... fini, le silence si apaisant... Il est temps de revenir à la "civilisation" !!

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