dimanche 14 août 2016

Dans les pas du facteur de Mafate

Parmi les sentiers mythiques de la Réunion, il y a le "sentier facteur" à Mafate. On n'y pense pas assez, comment font les habitants de ce cirque sans aucune route pour recevoir leur courrier ? Et bien le facteur est un marcheur aguerri... C'est sur ses traces que va nous mener la rando du jour.

Ce tronçon de sentier relie Roche Plate à Cayenne ou aux Lataniers. Il est au milieu du cirque et pour l'atteindre, il va nous falloir beaucoup marcher...
Un seul Ovésien s'inscrit pour m'accompagner, assez motivé (ou inconscient ?) pour avoir envie de se farcir un incroyable dénivelé négatif... mais avec, comme toujours, de bons raidillons Réunionnais.
 
Tout commence par la montée en bus jusqu'au Maïdo. Une fois là-haut, quand on voit le temps, on hésite un peu (les prévisions parlaient de "grand beau temps" !!!). Pas le choix, le bus est reparti, le prochain est dans plusieurs heures, et on sait que "à Mafate, il fait toujours beau !" hein. On compte sur notre bonne étoile et on avance.


Comme au Col des Bœufs, il suffit de marcher un peu et descendre beaucoup, pour se retrouver plus bas que les nuages. Espoir, on devine quelques formes !


En moins de 30 minutes, c'est carrément mieux ! Qui l'eut cru !


Je sens que je vais encore porter ma polaire et ma cape de pluie dans mon sac pour rien...


Dans l'Est, il pleut encore, mais les nuages n'arrivent pas à franchir les cols.
Nous sommes à la Brèche, on file sur Roche Plate.


On croise des dizaines de coureurs en train de s'entraîner pour la Diagonale des Fous (ou maintenant, le "Grand Raid"), qui aura lieu en octobre. 170 km et 9 000 m de dénivelé positif, c'est du sérieux ! Ou de la folie...


Arrivée tranquille à Roche Plate ; on fait une première petite pause. On a déjà descendu un kilomètre vertical...


On traverse l'îlet, on passe devant plusieurs gîtes, puis au croisement " Roche ancrée vers Lataniers".



On en prend déjà plein les mirettes

 
 Des champs de lentilles, pour l'autonomie alimentaire des quelques habitants...


Nous voilà en haut du sentier Facteur. Il faut savoir que le facteur mettait une semaine pour distribuer son courrier dans tous les îlets du cirque, soit l'équivalent d'un Grand Raid chaque semaine !! Oui  oui, toutes les semaines, il avalait les kilomètres et les dénivelés de malade que j'ai indiqués plus haut !


Le Piton Maïdo, en haut du rempart, est maintenant bien ensoleillé. Il y a deux heures, c'était la purée de poix... on s'en sort bien je trouve ! 


Le sentier va descendre vertigineusement sur plusieurs kilomètres, et nous faire découvrir des paysages et des points de vue encore inconnus.


L'ilet que l'on vient de traverser, et le rempart du sommet duquel on vient de descendre !



Soudain, un passage presque plat en crête et des eucalyptus... on s'attendait à tout, sauf à ça ! L'air embaume.



On est juste en dessous de la Brèche, on devine le passage bétonné juste à droite des arbres, je zoome au max...


La série des escaliers commence. Heureusement qu'on descend ! Les sportifs que l'on croise sont trempés de sueur, le visage défait, le regard hagard, alors que nous on se marre, parce qu'on est "dans le bon sens" !!


Toujours Roche Plate, de plus en plus loin...


Au loin, dans le massif de gauche, on devine la canalisation des Orangers par laquelle on va sortir du cirque... elle nous semble si loin !


Une succession de lacets plus raides les uns que les autres...


Le Piton de Roche Plate nous écrase de plus en plus de sa masse gigantesque à mesure que l'on descend à son pied.


Encore une succession de lacets serrés ; on admire le travail de l'ONF.


On admire aussi la vue !


Au loin, un éboulis... on ne sait pas encore que c'est par là que doit passer le sentier...


Cet arbre fait tout ce qu'il peut pour rester accroché à la paroi.


On entendait l'eau couler depuis un moment, on la voit enfin. C'est un des nombreux petits bras qui vont former la Rivière des Galets...


Là, on se dit qu'on n'aurait pas aimé être là pendant l'éboulis... Quel vacarme il y a dû y avoir !


On se rend compte que l'éboulis a empiété sur le tracé du sentier ! D'après vous, la roche s'est arrêtée juste avant le panneau, ou celui-ci a été placé plus tard ? ;o)


Mmmh... était-il besoin de le préciser ?


On passe le petit gué. C'est vrai qu'on pourrait avoir envie de profiter du petit bassin d'eau fraîche... mais non !


Voilà ce que ça donne, vu d'en bas. NE PAS TRAÎNER qu'ils ont dit ! On a vraiment l'impression que tout ne tient qu'à un fil.


De l'autre côté, quelques petits bassins aussi, mais moins exposés aux chutes de pierres. Quoi que...


Nous arrivons à un croisement, près d'un ancien ilet (abandonné car trop isolé et difficile d'accès, à ne pas confondre avec l'ilet à Cordes dans Cilaos).


On quitte un temps les rocailles et l'aridité, pour passer près de petites sources. Vestiges de l'occupation, on trouve par exemple des groupes de bananiers et d'autres arbres fruitiers très vieux.


On suit plus ou moins la ligne de niveau, avec des petites montées et descentes... puis soudain, on voit le fond de la ravine et en face de nous, l'ilet plus touristique Cayenne. On entend même la sono du bar...


Derrière nous, la masse pyramidale du piton des Calumets.



Nous voilà de nouveau près d'une partie délicate qui a dû nécessiter quelques travaux après la saison des pluies...


Juste en face, Cayenne. On voit bien la zone plate, plutôt rare ici, qui a incité les gens à s'installer à cet endroit précis.


Oh, il y a comme qui dirait un gros caillou sur le sentier...


Vraiment très gros ! Pourquoi n'a-t-il pas été poussé en contrebas ? Pour nous obliger à passer par-dessus sûrement... petite séquence frisson pour ceux qui n'auraient pas le pied sûr !


Nous sommes sur le point d'arriver aux Lataniers. Le sentier se fond complètement dans le paysage, à flanc de colline.


Dernier passage délicat passé ! En se retournant, on voit bien les escaliers. Et voit bien aussi les petites gouttes de pluie qui nous arrivent dessus. Vaut mieux avoir franchi ce dernier tronçon sur un sol bien sec...


Ce cône qui résiste à l'érosion semble pointer vers Cayenne... jusqu'à quand ?


à partir d'ici, on doit remonter pendant un moment pour rejoindre la Canalisation. Un bon gros effort cardio à fournir.... courage !


Les Lataniers, c'est quelques cases, quelques gîtes, des jardinets pleins de salades, haricots, choux, agrumes, fruitiers, des canards qui font la sieste, des poules...


En plus, il y règne un silence incroyable !





Je sais qu'il nous reste un dernier effort à fournir avant de retrouver le plat relatif de la canalisation...


Et voilà, ce n'était pas si difficile finalement (rrhooo la menteuse !). Les Lataniers sont maintenant loin derrière.

De nouveau les nuages tentent une offensive, on sent quelques gouttes, mais cela ne va pas plus loin. D'un autre côté, un soleil brûlant sur la Cana, ce n'est pas non plus ce que l'on réclame à grands cris !


Dernier coup d’œil derrière nous et tout le chemin parcouru depuis ces nuages, tout en haut à gauche... il ne reste que 12 km, une broutille !


On aura même droit au retour du soleil, on n'en demandait pas tant !


La marche se termine par quelques raccourcis dans les champs de canne, avec vue sur la baie de Saint-Paul. Quelle belle journée !


Heureusement que lundi, c'est férié ! Deux jours ne seront pas de trop pour faire disparaître les courbatures qui ne vont pas manquer d'apparaître :o))

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