dimanche 24 avril 2016

Cassis et dos d'âne

 Ceux qui ont passé leur permis connaissent le panneau suivant :
 
Je peux dire que cela correspond plutôt bien au profil de la randonnée que j'ai effectuée avec quelques membres de SLP en cette belle journée : atteindre le gîte de la plaine des Chicots depuis Dos d'Âne et revenir par le même chemin. 

Tout commence par la toujours aussi belle vue sur Mafate depuis le kiosque de Cap Noir, à seulement 15 minutes du parking.


Tentative de repérage avec la table d'orientation...


Le sentier longe le rempart puis remonte parfois assez brusquement avec quelques échelles.



 De gauche à droite : Roche écrite, la crête de la Marianne avec la dent pointue du Cimendef, la crête d'Aurère avec la dent pointue du piton Cabri, le Piton des Neiges et le Gros Morne, et le col du Taïbit.


Les passages à l'ombre sont grandement appréciés car il fait déjà chaud. Mais quand l'hiver austral va-t-il bien vouloir arriver ?


Nous voilà au premier croisement.


Sur notre gauche, la vue sur Dos d'Âne et 1 000 m plus bas, Le Port et l'océan...


Ah, j'avais oublié un détail qui a son importance : nous nous retrouvons sur le tracé d'une course de montagne nommée "D'tour", qui monte de St Denis jusqu'ici et redescend, en 60 km...  Nous nous préparons psychologiquement à croiser des coureurs et coureuses, à nous jeter sur le côté s'ils arrivent trop vite...


Et en effet, ils arrivent et par quantités industrielles : nous apprenons qu'il y a 700 inscrits ! Je crois que tous les écarts qu'on a faits pour les laisser passer nous ont rajouté 1 km et toutes les secondes où on s'est arrêtés pour eux nous ont rajouté 1 heure de marche ! On se dit que nous au moins, on prend le temps d'admirer le paysage !


Toutes ces micro-pauses successives en pleine montée ne nous facilitent pas la tâche. On n'arrive jamais à atteindre notre rythme de croisière !


Nous arrivons quand même à avancer mais on voit bien que notre moyenne habituelle n'est pas atteinte.


Nous allons bientôt quitter le mini-cirque de Dos d'âne et ses exploitations potagères pour continuer sur la crête avec vue de l'autre côté, Mafate.


Le sentier est une succession interminable de montées en caillasses ou hautes marches qui cassent les pattes, puis de descentes du même acabit de l'autre côté. C'est comme si on faisait du "fractionné" en fait !
Face à nous, le Piton commence à être enrubanné de nuages.


Entre le Maïdo et le Grand Bénare, grand beau temps, pour l'instant !


Second croisement sur ce parcours, le sentier qui pourrait nous acheminer jusqu'au kiosque de la Plaine d'Affouches. Une vingtaine de personnes font une pause car c'est un lieu de pointage de la course. On le laisse pour continuer sur le sommet du rempart.


Le sentier est parfois tellement raide qu'il nous laisse de belles vues plongeantes sur le cirque.


Je n'ai plus de mots...


Certains coureurs prennent le temps de s'arrêter quelques secondes pour parler avec nous. D'autres sont complètement "stone" (le départ de la course était à 4 heures du matin !) ; la majeure partie passe en nous disant bonjour ; on compte ainsi un bonjour toutes les 20 ou 30 secondes : on se croirait entre le Col des Bœufs et la Nouvelle !


"El camino de la muerte", c'est un peu exagéré ici !


On profite des vues tant que c'est dégagé. C'est vite bouché ici, et après on ne voit que du gris...



Le sentier va progressivement s'éloigner du bord pour s'enfoncer dans la forêt des hauts.


De leur côté, les nuages avancent inexorablement... mais restent assez bas finalement.


Végétation typique : vigne marronne, barbe de St Antoine (usnée barbue), fougères arborescentes, fougères tout court, longoses délicieusement parfumées...


Voilà un des principaux attraits de cette partie de sentier : la forêt avec ses arbres torturés.


La progression serait aisée, si l'on ne devait se jeter régulièrement dans la végétation pour laisser un coureur passer ! Le sentier est en bon état, même si les fougères comment à reprendre le dessus.


Le troisième et dernier croisement ; d'après nos divers appareils GPS, il reste deux ou trois kilomètres. On est donc un peu étonné de lire le temps indiqué sur le panneau ! Sur le coup je n'avais pas remarqué, mais quelqu'un a barré et écrit 0h45 ce qui correspond plus à la réalité car nous mettrons 35 minutes !


Un autre message important qui devrait être plus souvent signalé aux randonneurs de tout poil : non il ne faut pas jeter ses peaux d'orange ou ses croutes de pain en pensant que les oiseaux vont les manger ou qu'elles vont se décomposer en quelques jours ! Les rats sont beaucoup plus rapides et nuisibles !


 Un petit totem sculpté dans un tronc de fanjan... Deux yeux noirs vous regardent !


"Charlie et ses drôles de dames" !


On arrive à l'un des plus importants "gisements" de bambous calumets de l'île... endémiques de la Réunion.



Quelques vieux troncs couchés par un cyclone... ils étaient énormes.


Parfois même en travers du chemin, ce qui rajoute à son charme.


Il est plus de midi et je n'en reviens pas de voir un ciel toujours bleu ici !


 Je vais enfin voir ce point de vue panoramique maintenant qu'ils ont ajouté un panneau !


Déjà un peu trop de nuages, mais ça vaut les minutes d'effort supplémentaires.


 

Lieu isolé parfait pour un bivouac au vert...


Il est temps qu'on arrive au gîte, on commence à avoir la dalle !


Nous y voilà ; déjà déserté par ceux qui y ont dormi.


 Il vient d'être retapé et maintenant on a accès à de vraies toilettes ! Autre détail qui a son importance : un radiateur. Si seulement la chaudière n'était pas en panne comme nous l'apprend le gîteur...




C'est la première fois que je vois le gîte ouvert à midi. On peut même commander une salade ou une boisson chaude. Je ne dis pas non au chocolat chaud en fin de pique-nique car il commence à faire frisquet...


Non il n'y a pas eu de rhum arrangé entre ces deux photos, je ne sais pas ce qui s'est passé !


 Après une très bonne pause, il faut songer à rentrer. L'avantage, c'est qu'on ne va plus voir de coureurs, ils sont tous passés ! On redécouvre les bruits de la forêt. Ce tronc me plaît bien, il a l'air peint à la main !


Nous trouvons enfin notre rythme et avalons les kilomètres.



On retrouve les innombrables cassis et dos d'âne du début... c'est encore un coup à plus de 3 000 kcal ça !


Finalement, le brouillard n'est pas si épais que cela ; on commence à revoir dans Mafate, avec l'éclairage de fin de journée !



 De nouveaux reliefs apparaissent.


 Nous voilà enfin de retour au pied de la roche Verre Bouteille. Il ne reste plus que la dernière partie de crête puis une bonne descente... courage !


Non non ce n'est pas une mauvaise plaisanterie : pour mieux descendre il faut encore monter !



 Regardez-moi ces reflets sur l'océan et sur la Rivière des Galets qui serpente tout là-bas !


Plus que quelques marches, enfin encore un certain nombre mais je vous promets que les voitures ne sont plus loin !


Ce sera l'image de la fin... superbe