lundi 29 février 2016

La gadoue, c'est tabou, on en viendra tous à bout !


La semaine dernière, après les 5 jours de pluie de la tempête Daya, j'avais réussi à trouver un sentier sec... Cette semaine, rebelote, pluie, pluie et pluie !! Il pleuvait encore dimanche à 3 heures du matin, heureusement que les prévisions parlaient d'une amélioration ! Je dois abandonner mon idée d'aller dans Mafate...

Après avoir regardé les webcams et le radar, je décide de partir en VTT sur le sentier du littoral Nord... moins de risque de patauger dans la gadoue ou de glisser sur des feuilles mortes ou des racines !

Il est 8 h et oui, les gros nuages gris, les éclairs et le tonnerre ont enfin laissé place au beau temps !


Je traverse vite fait le parc de Bois Madame, encore désert à cette heure.


Ouf, le radier est de nouveau ouvert...


Les hauts ont moins de chance que moi... c'est encore bien bouché.


La Rivière des Pluies, en vigilance crue (on déconseille aux gens de s'approcher du bord). Mais qui voudrait se baigner dans une eau de cette couleur ?


Entre l'aéroport et Ste Marie, je me prends une averse mais l'eau est tiède. Je croise de nombreuses personnes qui courent, marchent ou font du vélo. Tout le monde a envie de s'aérer, après ces journées de mauvais temps ! Ce n'est pas une averse ponctuelle qui va les en empêcher !


Le soleil revient timidement, je zigzague entre les flaques.


L'aéroport n'est vraiment pas loin...


Je ne vois plus d'averse arriver de la mer, je vais sécher en 5 minutes !


C'est alors que je repère un mouvement étrange près des cannes, ça alors, juste le temps d'allumer mon appareil photo et de voler ces instants d'intimité entre un mâle qui fait la cour à sa femelle (ces oiseaux s'appellent des veuves) :


J'arrive à la partie qui emprunte l'ancienne voie ferrée, juste avant le tunnel du phare ; ici des arbres se sont écrasés en contrebas... le sol détrempé n'arrivait plus à les tenir.


Pour rappel, j'avais fait ce parcours en septembre avec Martine, Nathalie et Pierre, on avait eu très chaud et on avait été un peu déçu de la cascade :


Aujourd'hui, la température est vraiment agréable et côté cascade, c'est quand même plus beau !


Les pigeons profitent des câbles de la via ferrata pour se poser tout près de la fraîcheur de l'eau...


Je poursuis par le radier, l'eau arrive juste au niveau du pont...


Il fait de plus en plus beau !


Je me souviens que l'on peut rejoindre le sentier littoral en passant par la passerelle du Bocage, je tente le coup.


Après quelques ruelles tranquilles, je retrouve le sentier proprement dit. Je devine le phare tout là-bas.


Derrière moi, l'usine sucrière de Bois Rouge.


Pas la peine de prévoir une plongée dans le coin pendant quelques jours... La mer est marron !


Tranquillement je refais le chemin à l'envers... le sentier a déjà presque séché !


Je suis de retour à St Denis avant midi... La cycliste comme le VTT ont besoin d'un bon nettoyage ! Mais je ne pense pas qu'un seul sentier de l'île était sec ce jour-là...


lundi 22 février 2016

Il y a le ciel, le soleil et la mer

Après 3 randonnées plus ou moins arrosées (et plutôt "plus" que"moins"), je me lance le défi d'en faire une au sec !
Je me décide pour un endroit où on ne va presque jamais : l'Est, plus précisément la pointe Est vers Sainte-Rose : d'ailleurs un des endroits les plus arrosés de l'île en temps normal.



Ça a l'air loin de St Paul comme cela, mais finalement je mets moins de temps que pour monter à Cilaos et il y a de la 4 voies jusqu'à St Benoît au lieu d'innombrables virages...
Je descends à l'Anse des Cascades et m'arrête au 1er parking. J'ai vu sur randopitons qu'on pouvait faire un petit effort cardio vers un belvédère pour se mettre en condition... et qui dit belvédère dit jolie vue... j'ai hâte !


En effet, ça attaque direct. Il est à peine 8 h et il fait déjà 29° et une de ces humidités...


Mais surtout, le sentier est complètement sec. Joie non dissimulée !! On traverse une zone de goyaviers, moi qui pensais qu'ils ne poussaient qu'à partir de 700 m environ...


Bientôt, bientôt !!!!


J'arrive au belvédère et je dois dire que je ne regrette pas le lever matinal et l'heure et demie de route...



Une plaque récente


que l'on compare à l'original


20 minutes de montée et je suis déjà dégoulinante... mais quelle vue !


Les fameuses "grandes pentes" qui descendent de la Fournaise



Sur le côté, une autre plaque assez insolite...


Je redescends vers la mer.



Quelques centaines de mètres sur le goudron et me voilà sur le site original de l'Anse des Cascades et sa belle palmeraie/cocoteraie.


Ce sont des palmiers "pied d'éléphant"


C'est un endroit très prisé le weekend mais à cette heure matinale, il n'y a personne.


Je m'approche des cascades.



Vue d'ensemble avec le banian et le nouveau ponton aménagé


On peut désormais s'approcher sans patauger...







Pour trouver le sentier littoral, pas d'indications mais il suffit de suivre l'allée bétonnée

 

puis de passer le pont...



Les nuages commencent déjà à bien se former sur les pentes du volcan, mais c'était prévu...


Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le sentier n'est pas plat du tout et joue les montagnes russes. Parfois près de la mer et des embruns,


parfois en faisant un petit écart qui nous amène immédiatement dans une forêt humide et luxuriante


ou sous des filoas et leur tapis d'aiguilles


C'est le royaume du pinpin (pandanus utilis) et ses racines hors sol caractéristiques

 
 
Quelques habitants des lieux se cachent à mon arrivée, sauf celui-ci, plus téméraire que les autres ou qui pense que je ne l'ai pas vu...


Les vues sur la mer sont toutes superbes ; la mer se fracasse sur les rochers dans un bruit assourdissant


Le sentier n'est pas du tout humide, aucun risque de glisser sur les aiguilles dans les quelques passages pentus.


Passage sur des grattons, on prend un gros coup de chaleur alors qu'on était déjà au taquet...


J'essaie de profiter des embruns quand les vagues viennent se fracasser sur la falaise...


De nouveau un bon raidillon


Heureusement, l'étuve ne dure pas longtemps, je retrouve vite la brise du bord de mer...


Il y a une succession de mini-criques battues par les flots



Le sentier est très varié, on n'a pas le temps de se lasser du paysage !


Je repère une forme humaine au bout de cette langue de lave... pas possible...


Et bien si, c'est un pêcheur !!


Lui au moins il est brumisé constamment !


Le pire c'est qu'à quelques mètres de là se trouve un mémorial en souvenir d'un pêcheur retrouvé noyé...


Après un nouveau raidillon, je me retrouve dans une forêt de pandanus. Le sentier disparaît sous les feuilles mais celles-ci indiquent la bonne direction !


Je m'octroie une petite pause à l'ombre et dans la brise ; surprise, le sentier est redescendu au niveau de la mer.


Le beau temps est parti pour durer...




Je me demande s'ils sont comestibles...



Une nouvelle crique assaillie par les vagues... l'eau n'en finit plus de mousser...



Et encore une grimpette ! Décidément, ce sentier littoral cache bien son jeu !!


Soudain le sentier traverse une ravine à sec (et oui même dans l'Est, certaines ravines peuvent être à sec !).


 Me revoilà surplombant les flots...


 Une piscine naturelle... mais il faudra attendre une mer plus calme pour en profiter...


Le mercure continue de grimper ; heureusement les arbres ne sont jamais loin !




Avant...


Pendant !


Le fruit du pinpin dévoile son cœur... les insectes profitent de ce repas gratuit. Plein d'infos intéressantes sur ce fruit ici.


De nouveau un passage dans de la verdure saturée d'humidité... mais avec un sol toujours sec, je précise !!


Ces racines qui affleurent me rappellent celles de la semaine dernière, le ruissellement en moins !


L'environnement change subitement. J'ai l'impression de passer en mode "grill".


En fait, je viens d'arriver sur la coulée de 1977, celle qui avait détruit quelques habitations (elle était hors enclos) et s'était arrêtée juste à l'entrée de l'église de Ste Rose...


Un des rares panneaux du sentier... indications minimalistes...


Il y aurait de quoi garer des dizaines de voitures, mais c'est désert !


Ne sachant pas trop où aller, je me dirige vers la mer vu que le sentier doit suivre le littoral.

 

Voilà une rare plage de sable noire de la côte Est, qui est plutôt composée de falaises abruptes.


Dans les hauts, les nuages commencent à bourgeonner. Moi, je continue à cuire... Vite, trouver la suite du sentier et retrouver de l'ombre !


 Au sud, les pentes du volcan sous les nuages maintenant


Après quelques tâtonnements, je repère cette petite statue, visible de loin, qui m'aide à trouver la suite du sentier.


Ce n'est qu'une fois qu'on est dessus qu'on le voit matérialisé !


Quelques minutes de fournaise pour le plaisir...


Les filaos commencent leur invasion


De nouveau, le spectacle des vagues


Je pourrais rester là des heures, mais il fait trop chaud !

 


Je retrouve de nouveau la forêt de filaos


Parfois, le sentier est si près du bord qu'on se prend des éclaboussures ! Mais ça ne rafraîchit même pas !



Je profite un max du bleu du ciel, du bleu de la mer...


Il est 11 h passé, l'heure de mon pique-nique (le petit-déj de 5h30 est bien loin !). Je choisis une place à l'ombre près d'une plage de galets chahutés par les vagues...



 Après cette pause rassérénante, je continue encore un peu. L'occasion de découvrir d'autres beaux endroits.


Je crois que c'est l'une des plus belles randos que j'ai faites.


De nouveau, une belle forêt de pandanus au sol jonché de feuilles sèches. On file tout droit au hasard, le sentier étant de nouveau invisible.


Combien de temps ce gros rocher résistera-t-il à l'assaut des vagues ?


Me voilà presque à destination... je continue vers la marine


Ici, la mer remonte haut et peut surprendre !


J'en profite pour me mouiller bras et jambes, mais l'eau est chaude !


J'arrive au niveau des éoliennes et de la civilisation.


But de ma rando : la pointe Corail.


 C'est une immense crique aux nombreux remous



Il est temps pour moi de faire demi-tour. Ici, un vacoa a un léger penchant pour son congénère !


Le retour est un peu plus rapide car je prends moins de photos (!) et je sais par où passer. Je guette quand même quelques bonnes vagues pour tenter de me rafraîchir avec leurs gouttelettes.


Je ne l'avais pas vu à l'aller... Il n'a pas résisté au vent mais il lui en faut plus pour dépérir.


Je suis en surchauffe... je rêve d'une boisson fraîche...


 Je constate que le ciel s'est bien couvert depuis ce matin. Un peu d'ombre ne me ferait pas de mal !


La dernière demi-heure se fait sous le couvert végétal et nuageux. J'ai les joues et les pieds en feu.


Enfin arrivée à l'anse des Cascades, les buvettes sont ouvertes, je me jette sur mon jus de fruits frais pressé (banane-pitaya-ananas, délicieux).


Il me reste 10 petites minutes pour rejoindre ma voiture.
Les gouttes qui commencent à tomber ne suffiront pas à essuyer le sel des embruns qui me recouvre...
Quelle belle journée !