lundi 31 août 2015

Quand Salazie rime avec gris

Dimanche, 8 h du matin : je retrouve quelques membres de Sentiers Lontan Patrimoine au cœur du cirque de Salazie, plus précisément au village "Le Bélier". Pourquoi ce nom, mystère. Pas de bélier à l'horizon. Juste les habituels chiens et coqs. Devant le parking, une jolie case et son non moins joli jardinet.


Pour cette boucle au fond du cirque, il nous faut emprunter pendant 45 minutes la route forestière qui monte au Col des Bœufs. Cela nous permet un réveil musculaire en douceur...


Pour une fois, contrairement aux prévisions, le temps maussade est déjà bien installé... Il fait 13°, on se lance.



Quelques lacets plus tard, nous rejoignons le GR R1. Le Piton d'Anchaing émerge des nuages mais plus loin, tout le monde est toujours sous la pluie. 


On espère que les prévisions optimistes d'une gîteuse de Grand Îlet (77 ans d'expérience de la météo à Salazie !) se vérifieront...


En attendant, on continue la grimpette.


Coup d’œil sur le cirque... mouais...  rien d'engageant mais maintenant qu'on y est !


Avec un peu de chance...



Euh, un peu plus que "un peu" de chance !!


Nous passons sous le Piton Marmite et prenons direction le Col de Fourche, un des 2 moyens d'accéder à Mafate ; moins long, mais beaucoup plus dur que le col des Bœufs !


Ici commence une magnifique forêt.




Voilà que la brume s'invite...


Qui a des anti-brouillard ?


Avec une telle humidité ambiante, c'est le royaume des mousses et autres sphaignes. Envie de s'y rouler mais c'est gorgé d'eau !


Nous rejoignons la route forestière de la Plaine des Merles. Nous croisons des coureurs "en tenue" : il y a la Cimasalazienne (Cilaos=>Mafate=>Salazie) ; avec un temps pareil, on les plaint...


Au croisement, au lieu de monter au Col de Fourche, on tourne à gauche pour descendre direction Grand Sable.


Le brouillard commence à tomber sous forme de gouttelettes. Attention, rochers glissants - racines glissantes !! On franchit une ravine en pestant un peu de ne pas pouvoir voir plus loin que 50 mètres !!


Cela a le mérite de nous faire remarquer ce qui est juste sous nos yeux : de superbes tapis végétaux.



 Ces tapis enrobent même complètement les branches des arbres. 


Le sentier descend de plus en plus raide ; on va perdre 800 mètres sur cette petite portion.


Maintenant, il y a de l'eau dans la ravine, mais aussi qui nous tombe dessus ! On doit se résoudre à sortir les capes de pluie.


Je remballe l'appareil photo pendant un petit moment. Puis tout s'arrête aussi vite que c'était venu. On peut même voir au loin maintenant !


Au détour d'un virage, on aperçoit la cascade double de la rivière Fleurs Jaunes. 



Il est midi pile et nous arrivons à point nommé sur la petite plateforme pour le pique-nique !


Avec vue sur la cascade s'il vous plaît et même quelques furtives apparitions d'un (chaud) soleil.


Le top de l'organisation : le petit réchaud pour le thé et le café ! Trop fort ce Bernie !


Il n'est pas encore 13 h que nous reprenons la descente. Sur le bord du chemin, une orchidée s'offre à nous comme pour nous annoncer le printemps (vu que ce n'est pas le soleil qui le fera !).


C'est sûr que le plafond reste bien bas et bien plombé... mais cela ne dérange pas cette bibe.


Nous descendons tranquillement vers le croisement qui pourrait permettre d'atteindre Hell-Bourg.



Avant cela il faut juste traverser une belle forêt de filaos où des goyaviers sont en train de vivre leurs dernières heures... S'ils échappent aux oiseaux et aux randonneurs gourmands, ils finissent au sol.



Après une nouvelle descente un peu abrupte, nous entendons de l'eau couler.


Nous arrivons au croisement, pour nous c'est direction "le Bélier".


Et voilà la rivière que l'on entendait.


Elle comporte de nombreux petits bassins. Un seul aura le courage de s'y baigner !


La dernière "difficulté" de la journée : une bonne remontée 


Nous atteignons Camp Pierrot, où nous apercevons les premiers signes de civilisation.


Ici, des champs de choux.



Le sentier a été récemment nettoyé, comme ça, on peut bien voir comme ça monte encore !


Après les choux : les chouchous !! Comme à chaque fois à Salazie, c'est l'invasion.


Et nous revoilà à notre point de départ. Le couvercle de nuages est bien resté en place...


Voilà tout ce que j'ai trouvé qui pouvait faire penser au jaune du soleil qui nous aura bien manqué aujourd'hui :


À reprogrammer un jour de beau temps...

lundi 24 août 2015

Mafate sur un plateau

Ce dimanche, direction un petit lieu hors du temps et loin de la frénésie humaine. Mafate est déjà un endroit assez préservé, mais on peut y trouver un site encore plus reculé qui respire la plénitude. Il s'agit du plateau Kelval.
Mais tout cela se mérite... Debout à 4h30, direction Cilaos puis Îlet à Cordes (2 h de route et sans circulation...). Dans un virage, je m'arrête pour photographier la crête que je vais franchir (tout à gauche de la photo). On devine les 3 petites dents des Salazes.


Au sortir du dernier tunnel, le soleil a déjà réveillé le Grand Bénare.


Le Piton des Neiges se réchauffe aux premiers rayons du soleil. Il a fait des températures négatives là-haut cette nuit...


Il est 7h30, il fait froid mais le ciel est bleu !!
Je trouve une petite place pour me garer et j'entame direct. Je dois retrouver un groupe "de l'autre côté". Voilà une partie du descriptif de la rando :


Sauf que le circuit total aller/retour jusqu'au plateau, c'est 16 km et +1 600 m. Heureusement, j'ai mes réserves de barres énergétiques et boisson magique faites maison !!
Dès les premières marches, le ton est donné :


Très vite on surplombe la route entre Cilaos et Îlet à Cordes.


Premières lueurs du soleil rasant sur Cilaos


Quelques minutes plus tard, pleins feux, allez debout !


Moi je continue mon petit bonhomme de chemin. Je marche avec la polaire sans aucun problème... Il fait frais en sous-bois !


Cerisiers roses et pommiers blancs... ici, je ne pense pas quand même. Mais quoi alors ?


Je dépasse la cabane de l'asso des 3 Salazes. C'est trop tôt. Tant pis, je n'aurai pas leur fameuse tisane ascenseur !


Je suis doublée par plusieurs coureurs qui s'entraînent. Dommage pour eux, ils ne prennent pas le temps d'admirer les alentours.


Soudain, une bouffée d'air glacial me saisit : j'arrive sur la Plaine des Fraises et il y a des taches de givre un peu partout !


Heureusement il suffit de faire quelques mètres pour retrouver le soleil.


 Au-dessus de ma tête, un hélico survole les Trois Salazes.


Très agréable ce petit faux-plat...


Puis on replonge dans la forêt. Un très beau spécimen de bois maigre se contorsionne sur le bas-côté.


Ici il refait froid, j'ai les doigts gourds, j'accélère un peu le rythme pour me réchauffer ! Sinon je ne pourrai plus appuyer sur le déclencheur de l'appareil photo !




Au-dessus de la cime des arbres, on devine le col.


La végétation s'écarte pour que je puisse faire ce beau panoramique


Petit passage délicat juste avant le col


Évitez de regarder en bas !


Voilà, c'est fait. Beaucoup moins évident quand il pleut, comme on pourra le tester au retour (la corde est plastifiée donc vraiment glissante et je doute que l'on puisse s'y retenir en cas de glissade)... Vigilance donc !


Le petit passage à la Vierge


Me voilà en haut de la montée !


Il n'est pas encore 9 heures et je peux profiter d'une vue totalement dégagée sur Mafate.


Et sur toute la ligne de crête qui relie le Grand Bénare au Piton des Neiges, en passant par la "tête de chien", les 3 Salazes et le Gros Morne.


Sur ma gauche, le rempart qui rejoint le Maïdo.


Et au fond, Marla, l'îlet le plus haut du cirque.


Encore dans l'ombre, je devine le plateau où je dois me rendre


On en a une vue plongeante quand on monte aux 3 Salazes et qu'on est au Col Choupette (photo prise en 2010) : tamarins blancs des hauts, petite mare aux têtards... J'ai hâte d'y être !


Mais pour l'instant je dois redescendre ! Le sentier est très roulant.


Je croise de nombreux randonneurs qui ont passé la nuit dans le cirque.



Une demi-heure pour arriver en bas, je m'octroie une petite pause pour reposer les articulations. C'est que je n'ai pas fini de crapahuter...


La Tête de chien vue de l'autre côté maintenant.




 Je traverse Marla puis Maison Laclos. On entend les oiseaux, les vaches, les coqs, les chiens. Mais aussi un groupe électrogène...


C'est ici que les chemins se séparent...


On change tout de suite d'ambiance. Le sentier "boulevard" laisse la place à une discrète trace dans la végétation.


Finalement, il n'y a plus de sentier du tout ! Il faut remonter la ravine en cherchant les cairns pour savoir où passer.


Mais il n'est pas toujours facile de trouver des petits tas de cailloux au milieu de gros tas de cailloux !!


C'est le printemps comme en témoignent ces "zerbes tension". Les abeilles bourdonnent, en plein travail de butinage.


Je finis par perdre la trace en remontant encore et toujours la ravine. Une fois devant un mur infranchissable je reviens sur mes pas et le sentier apparaît évident entre les fleurs. Ce n'étais pas le cas dans le sens de la montée...


Je suis aussi guidée par les appels de ceux qui sont en haut et qui m'attendent. Je touche au but !! Je commence à en avoir plein les pattes, vivement la pause !


Me voilà enfin sur le plateau !!!!



Ambiance à part


On n'entend plus les bruits de la "civilisation".


Le point de vue du Maïdo là-bas, sous son petit nuage.


 Le sentier est totalement plat maintenant, bien moelleux sous les chaussures.



Une photo de moi, tiens ce n'est pas si courant ! Merci Geneviève !


Il est un peu plus de 11 heures, quelques nuages commencent à se former mais nous, on reste sous le chaud soleil des tropiques.


Mais je n'ai pas encore tout vu...


Passée la ligne d'arbres, voilà enfin la petite mare !


Usnée barbue sur fond de 3 Salazes


Cet endroit est très prisé pour les bivouacs, on s'en serait douté.


Quelques paisibles vaches et veaux de l'autre côté



Plein de petits poissons noirs et quelques rouges au milieu



J'ai faim mais je ne peux m'empêcher de faire toutes ces photos !



Finalement je me pose et attaque mon pique-nique dans ce cadre enchanteur. Presque tous les autres entament la descente, ils ont laissé leur repas au gîte. Mais moi j'ai trop faim et surtout cela fait 3 h 30 que je marche, j'ai besoin de forces :o)


On se dit qu'on n'aura peut-être pas si chaud que cela à la remontée finalement...




Un peu avant midi, on se met en route. Les nuages grossissent vite sur les sommets.




Dernier point de vue avant de s'enfoncer dans la végétation et retrouver les grosses caillasses de la ravine.



Puis on remonte à Marla


La photographe photographiée !


On retrouve le reste du groupe en plein repas.

 
Vers 13h30 on se remet en route. Au fur et à mesure de la montée on rejoint la brume. Et le froid dès que l'on franchit le col...


Et même la pluie fine en redescendant !!


Nous serons aux voitures un peu après 16 heures. Une très belle journée !! Et une rando de plus à mon tableau de chasse !!! Merci Gene pour la sortie !