mardi 29 décembre 2015

Deux dernières randos sinon rien

Pour finir mes vacances et l'année 2015 en beauté, et avant l'arrivée du mauvais temps, je me paie deux jours à Cilaos.
La veille, un gros orage a sévi dans les parages. Je dois donc zigzaguer entre les éboulis de pierres plus ou moins grosses qui jonchent la route entre Ilet Furcy et Cilaos. Je dépasse un camion orange de la DDE qui s'arrête pour nettoyer : là, un gros rocher de 80 cm de diamètre. Il doit attendre un engin de chantier. On essaie de ne pas trop penser à ces roches en suspens et on continue...
Je dépasse le gîte du Pavillon et me gare un peu plus haut. Le départ a été déplacé et est désormais bien visible depuis la route.


Seulement 405 m d'altitude ? Il va faire chaud !! C'est pourtant un agréable chemin forestier qui commence, mais on ne peut pas parler de "fraîcheur"...


Voilà assez vite le Petit Bras de Cilaos.


Je cherche le gué...

 
Mais oui c'est bien cela ! Assez sommaire !


Les troncs sont assez solides mais résisteront-ils à une crue ? La réponse à la fin de la saison cyclonique !


Pas le temps de s'échauffer, ça monte déjà. Il y a presque 300 m de dénivelé à avaler tout de go. Il règne une moiteur qui me fait déjà dégouliner.


Le sentier est émaillé de quelques points de vue sur les remparts environnants.


Soudain, une belle piste, large et presque plate ! Trop facile !


L'engin de chantier est arrivé pour déblayer le gros bloc de tout à l'heure. Je suis passée à temps !


Un autre point de vue


Puis l'ombre fait place à la lumière, la tiédeur fait place à la chaleur étouffante...


La vue encaissée fait place à une large vue dégagée... je franchis le petit col d'îlet Haute avec son ti bon Dieu



Ah ouais, quand même !


L'îlet est minuscule mais toujours habité. En tout, j'aurai compté 3 cabris, 1 chien et 2 humains !


C'est bien entretenu.


Je dépasse un vénérable pied de letchi, mais il n'y en a plus un seul dessus.

 

 L'habituelle pause au niveau du gîte "Dan Tan Lontan", toujours ouvert sur réservation.






Je peux profiter de l'ombre et des bancs pour une minipause.



Puis je repars, et je m'extasie devant de tels paysages :


Voilà les toits de mon objectif, Palmiste Rouge. En fait, je n'ai pas prévu de me rendre au cœur de l'îlet, mais juste de m'en approcher assez pour avoir une vue. Il y a presque 2 000 m de dénivelé cumulé sur mon circuit prévu, alors je vais essayer de ne pas trop en rajouter, vu la température...



Une main courante judicieusement placée à un endroit rendu délicat par le suintement de l'eau de l'orage de la veille





Ça a dû bien tomber quand même. Des troncs, des branchages, et... de la neige ?



Bon je sais que le Père Noël est passé, mais quand même !! Alors, mousse "naturelle" ou pollution ? Les paris sont ouverts !


Je suis tranquillement le sentier qui joue à saute-moutons : monter, descendre, monter, descendre... Cette partie est bien grillée par le soleil. On voit le piton caractéristique de Peter Both.


Les nuages sont timides encore, il n'est que 9h30.


Puis ça monte raide, il faut contourner ce "bourrelet" et ce sera la délivrance !


Une bonne descente comme on les aime. En face, on devine le toit de cases, peut-être même que c'est le bistro de Peter Both qui me lance un message subliminal ?


L'ombre se fait de plus en plus rare sur ce sentier à flanc de falaise.


De nouveau, une vue sur Palmiste Rouge.


Descente abrupte. Franchissement de ravine envahie de broussailles et d'herbes façon roseau, qui coupent.


Pour une fois qu'on voit la plaque de ces poteaux ; généralement, elles ont été décollées,preuve que ce sentier n'est pas très fréquenté ?


Je rejoins une fois encore le Petit Bras de Cilaos (toute cette montée pour toute cette redescente !!). Je vois que la place dans mon jacuzzi est prise par un vieux tronc... Il y a beaucoup plus d'eau que d'habitude, et beaucoup plus de végétation aussi. L'accès me semble compromis...


Finalement, j'accède à ma place préférée. Je me la réserve pour tout à l'heure, pour le pique-nique. En attendant, je dois poursuivre.


Après avoir dû traverser le ruisseau avec de l'eau à mi-cuisses (décidément il a beaucoup plu la veille !), il suffit de 5 minutes pour atteindre le croisement. Je vais enfin pouvoir découvrir cette partie que je ne connais pas.


Cocktail détonnant : chaleur + grosse montée. Ce vieux manguier me propose un moignon de branche basse recouvert de mousses pour m'asseoir, mais je décline cette invitation. Je risque de ne jamais repartir... Ses fruits, minuscules (de la taille de quetsches), jonchent le sol, encore la preuve de l'intensité de l'orage d'hier.


Le sentier est noyé dans la végétation, et on se sent loin de tout alors que Palmiste Rouge est juste là derrière !


Je profite des rares faux-plats pour presser le pas et sortir de cette fournaise...


Il faut rester vigilant pour ne pas perdre la trace. Ici, contrairement à ce que l'on pourrait penser, le sentier passe à droite, dans les roseaux, et descend !


Puis soudain, il plonge en empruntant le lit abrupt de cette ravine, mais les dernières pluies ont transformé le tracé, les cailloux sont instables et roulent, il faut avancer très prudemment au risque de tout faire s'ébouler et d'arriver en bas plus vite que prévu.


Le sentier reprend une allure normale. Et toujours aucune vue sur Palmiste Rouge...


 Au contraire, me revoilà au niveau du ruisseau de tout à l'heure ! C'est donc qu'une nouvelle montée m'attend !!!!


Après un énième raidillon, voilà une zone insolite, pleine de bambous !



C'est sous cette ombre bienvenue que je décide de faire une pause, la machine chauffe trop !


D'après mon GPS, je ne suis plus très loin alors, en route ! Je reprends le sentier recouvert d'un tapis de feuilles de bambous.


En montant, je sors de la forêt et découvre les montagnes qui m'entourent.


Aucun nuage ne m'offre son ombre bienfaitrice...


Les escaliers sont de plus en plus raides, je vais bien finir par arriver au sommet de quelque chose nom d'un chien ! Et effectivement, alors que je n'y croyais plus, voilà des traces de vie humaine...


Encore quelques centaines de mètres et j'ai Palmiste Rouge en ligne de mire. Objectif atteint. Ni une, ni deux, je fais demi-tour. Je rêve de glisser mes pieds dans l'eau fraîche :o) Je dois donc refaire le chemin à l'envers, avec ses passages écrasés de soleil... allez courage !


Me revoilà rapidement au pied de la fameuse ravine. Comme un fait exprès, le soleil ressurgit de derrière un nuage, juste à ce moment-là. J'ai l'impression de tester la marche sur le feu...


Heureusement qu'à l'aller, je m'étais retournée pour repérer ce choca vert, sinon j'aurais pu continuer dans la ravine et louper le virage du sentier !


Encore quelques contorsions pour passer sous la végétation... Ce parcours est effectivement refait mais nécessiterait un bon coup de débroussailleuse !


Au moment où je rejoins le croisement avec Peter Both ou Ilet Haute, j'entends un grondement, je crois au tonnerre, mais des bruits secs m'interpellent et dans le rempart d'en face, je vois des pierres qui tombent et des volutes de poussière. Heureusement, pas de sentier ni d'habitation à cet endroit.


Me voilà enfin dans mon petit havre de fraîcheur ! Les chaussures et chaussettes, trempées par le dernier franchissement, auront vite fait de sécher, entre le soleil qui donne et la roche qui brûle !


Comme j'avais prévu le coup de la grosse chaleur, j'avais pris ma mini-glacière et un pain de glace. Quel bonheur de manger froid ; j'avais fait une salade fraîcheur, composée d'un tzatziki maison agrémenté de dés de tomates et pommes de terre ! Un de mes meilleurs pique-niques !


Après plusieurs bains de pieds et jambes rafraîchissants, je dois me résoudre à quitter mon paradis pour amorcer la grosse montée sous le grill. 


Petite motivation : ne pas se faire rattraper par les gros nuages noirs qui sont au-dessus de Cilaos. Zoom sur le champ au niveau duquel j'ai fait demi-tour deux heures plus tôt...


Fin de la grosse montée : je souffle en voyant, en face, le sentier pratiquement horizontal (même si je sais que ce n'est pas totalement vrai !).


L'arrivée sur Îlet Haute par ce côté est encore plus inattendue, on ne voit aucun toit ni champ, on se rend à peine compte qu'on est près d'une zone habitée.


Photo souvenir près du très vieux pied de letchis


Après les quelques cases et champs cultivés, voilà enfin la dernière descente tant attendue. Puis le petit pont de fortune.


Il est un peu plus de 15 heures, je retrouve ma voiture surchauffée par le soleil et je monte tranquillement jusqu'à Bras Sec, au gîte des Cascades. J'ai pris une chambre double (tant que je peux éviter les dortoirs !). Grande chambre et grand lit.


Grande salle de bains avec grande douche, et très fonctionnelle : porte-serviettes, meuble pour poser ses affaires.


Vue sur le rempart, on est tout près du sentier Kerveguen.


En plus, il fait super frais : j'apprécie ; et je supporte très bien le pantalon et la polaire...


Le gîte est grand (plusieurs chambres doubles et un grand dortoir au-dessus, ça peut être bruyant en cas de groupes) mais heureusement pour moi, on n'est que 6 en tout, ça devrait être assez calme. Une vieille carte sur un mur :


Après une douche réparatrice, un petit tour à Cilaos-ville et quelques étirements en forêt de cryptomérias, je retourne au gîte attendre le dîner. Le brouillard est en train de tomber rapidement...


Repas correct : rhum géranium ou citron-cannelle ; entrée de crudités, œufs durs et flan aux olives vertes ; boucané aux légumes et cari poulet, avec bien sûr des lentilles de Cilaos ; gâteau tison au coco et parfumé à l'anisette. Il ne reste plus qu'à aller digérer au lit !

Après une bonne nuit emmitouflée sous les couvertures, je saute du lit en pleine forme. Le vent souffle, je vois les nuages venant de l'Est qui tentent d'envahir le cirque, mais ils restent confinés sur le bord du rempart.


Après un petit-déj assez copieux (baguette fraîche, 4 types de confitures, yaourt, jus...), me voilà prête pour ma seconde journée de rando.

La Lune au-dessus du Grand Bénare et Tête de Chien.


Je retrouve un grand groupe d'Ovésiens. Direction : les marmites de Fleurs Jaunes, ou Bassin Roche, ou encore "la salle à manger" car les pratiquants de canyoning arrivent toujours à cet endroit vers midi !

On commence par le sentier des porteurs depuis le centre ville, comme si on allait faire la boucle de Bras Rouge.


Descente agréable en sous-bois.





Quelques beaux points de vue


Un premier franchissement de gué, le niveau est plus haut que d'habitude.



Nous voilà à la Cascade Bras Rouge. Joli débit :


Ne pas s'approcher trop près du bord...


J'ai dit pas trop près du bord !!!


Les sirènes ont quitté leur rocher de Copenhague pour venir sur le rocher de Cilaos !


Quand tout le groupe est rassemblé, on peut quitter le sentier officiel et prendre le sentier marron... Suivez le guide et respectez les consignes ! ;o)


La trace est assez visible dans la forêt de chocas mais il faut faire attention aux racines, aux branches, aux galaberts qui piquent et s'accrochent aux vêtements...


On doit s'aider des bras pour certains passages


Parfois, on se retrouve en plein cagnard mais avec de belles vues inhabituelles.


Organisation au top avec cordes pour que ça passe tout seul sans crainte du vide






Encore un passage un peu scabreux


Trop cool d'être là !



En voilà un qui doit avoir les paumes des mains "cuites à point" maintenant !


Le Piton de Sucre


Après une dernière descente où l'on doit s'accrocher à tout ce qui passe à portée de main, on arrive enfin sur le site :



Quelques bassins reliés par des toboggans



Une fois de plus, pas trop près du bord ! Il y a une chute de plus de 50 mètres...



 
C'est l'heure du bain, de l'apéro et du pique-nique. Réglés comme du papier à musique, les adeptes du canyoning font leur apparition dans leur costume si seyant :


Oui ils vont descendre par là. Nous, on reprendra bêtement le même chemin qu'à l'aller !!


Concours du plus beau plongeon...


De son côté, cette cascade se désintègre pendant son saut dans le vide...


Il ne nous reste plus qu'à rebrousser chemin et se prendre une nouvelle bonne suée. On craint un instant que le temps tourne, mais nous avons de la chance, il fera beau et chaud jusqu'au bout !


On sue à grosses gouttes car l'ombre est rare...


Puis on retrouve le sentier officiel, on se rafraîchit une dernière fois les jambes dans l'eau. L'église de Cilaos apparaît au loin. Oui, bientôt, on va pouvoir aller boire quelque chose de frais dans un troquet !


Et voilà la photo de classe de tous les bons élèves qui ont participé à cette classe verte :