dimanche 27 avril 2014

C'est loin, mais c'est beau !

Ce matin au réveil, j'ai l'impression d'être passée sous un rouleau compresseur... Séquelles de la journée d'hier ! En effet, hier ce fut une des plus belles randos de l'île, le sentier Jacky Inard. Mais ce fut aussi "le jour le plus long"...
Notre guide OVS du jour, "Makatia", nous avait promis des paysages magnifiques et qu'on allait en prendre plein la vue, qu'on n'oublierait jamais ce sentier... c'est sûr, mais pas uniquement pour les raisons qu'il avait annoncées !!
Comme mes mains sont à peu près la seule partie de mon corps à ne pas souffrir de courbatures, je peux heureusement rédiger ce billet !

Nous voilà donc dès avant 7 h du matin, à l'Entre-Deux ; nous devons vite rejoindre l'arrêt de bus qui se trouve sur la route de Cilaos, donc c'est parti pour une descente endiablée de ce rempart, puis la traversée de la rivière :


On prend notre premier coup de chaud (et première chute pour certaines !) mais nous avons ensuite une bonne heure de bus pour nous reposer...

9h30, nous voilà au départ. En gros, nous allons monter, ou plutôt gravir, ce rempart géant (826 m de haut), puis longer toute la crête vers la droite pour redescendre à l'Entre-Deux, au bout de 6 à 7 heures.


Nous voilà au pied du mur, on ne peut plus reculer...


Heureusement le sous-bois est frais car le soleil ne donne pas dessus.


De beaux points de vue apparaissent : le Grand Bénare avec déjà quelques nuages, le col du Taïbit, Tête de chien...


Pouf, pouf, ça n'en finit pas de grimper...


 Et une photo le temps de reprendre mon souffle...


Le sentier rétrécit, rétrécit... et grimpe, grimpe...


Au bout d'une heure 45 de montée, objectif atteint !


De ce côté, le paysage et la végétation changent du tout au tout :


Les nuages ont été plus rapides que nous.


Nous entamons une partie de faux-plat au milieu des branles


Au sol, on se croirait dans la toundra des grandes steppes... C'est qu'à cette altitude il fait souvent froid et c'est aride !


Une éclaircie nous permet de distinguer St Benoît sur la côte Est.


Nous poursuivons plein Sud


Nous voilà dans une étrange zone marécageuse, le Coteau Kerveguen, où le sol heureusement pour nous est encore assez praticable :

 

Si on poursuit dans cette direction, on redescend vers la Plaine des Cafres



Nous devons maintenant nous attaquer à un fort raidillon un peu plus loin.


Profitons un peu de la plénitude des lieux


Nous devinons le sentier bien raide, et la petite encoche sur la crête, c'est notre objectif et l'endroit où nous allons pique-niquer !


En fait de sentier, c'est plutôt un ruisseau à sec, bien raviné !


En se retournant, on voit la mer de nuage bloquée du côté Cilaos ; le Piton des Neiges lui aussi restera invisible.


 Mes jambes ne répondent plus alors, pause de quelques dizaines de secondes pour une macro :


Nous voilà enfin en haut !
Rechargeons les batteries bien à plat...


Dernière photo avant de repartir ; on voit bien les zones marécageuses, taches vert clair, que nous venons de traverser


Comme c'est toujours bouché sur l'Ouest, on se tourne vers l'Est et on découvre la Plaine des Cafres ensoleillée


Le volcan lui aussi doit être sous les nuages


Nous avons encore du chemin à parcourir, ne faiblissons pas !


Quelques passages brumeux nous confirment que nous ne verrons plus Cilaos aujourd'hui !


Nous allons continuer le long de cette crête qui joue à saute-moutons


Puis nous apercevons de nouvelles réjouissances : des échelles !


On commence par des toutes petites...


La vue s'ouvre un peu sur Grand Bassin et Bois Court


Suivez le guide !


 Les échelles s'allongent petit à petit...



En fait, l'échelle qu'on voyait tout à l'heure est accompagnée !


Petit panoramique de ce sentier très aérien, avec les échelles à droite, dans leur contexte... Sujets au vertige s'abstenir !


C'est là qu'on voit qu'il n'y a pas 3 échelles, mais 5...


Tirer sur les bras, pousser sur les jambes...


On se dit qu'on aurait vraiment aimé avoir beau temps et qu'il faudrait revenir. On se dit aussi que c'est beau, mais que c'est vraiment loin !


Ce sera LA trouée de la journée sur Cilaos...


Voilà la dernière échelle, qui est aussi la plus grande :


Une fois en haut, c'est ça :


Petit regret quand même, quand on voit ce qu'on aurait dû voir (image randopiton.re)


Nous poursuivons inlassablement notre descente, direction le sommet du Dimitile. Il est déjà près de 15 heures... Makatia nous annonce qu'il nous reste deux heures de marche jusqu'à l'Entre-Deux, mais les panneaux ne partagent pas son avis ; je sais qu'on marche bien mais quand même ! Tablons sur 3 heures si tout va bien...


La descente se poursuit dans une zone boisée où le sentier est assez glissant


Puis la pluie se met à tomber et là c'est beaucoup moins drôle ! L'appareil photo rejoint sa pochette étanche un bon moment. Les kilomètres défilent sous nos pas... Il est 16 h 30, le beau temps revient, on distingue enfin des habitations, mais loin, loin...


16h45, nous voyons encore toute la ligne de crête à descendre... et dans une heure, il va faire nuit ! On ne doit pas traîner. On puise au plus profond de nous-mêmes l'énergie nécessaire (et aussi dans un tube de lait Nestlé pour ma part !).


17h45... nous sommes toujours sur cette foutue crête ! Le soleil décline ...


puis le sentier devient plus plat mais extrêmement boueux, il est bordé de goyaviers mais le temps presse, et on commence à ne plus voir grand chose... je n'ai donc plus pris de photos.
En arrivant au village, il faisait nuit. Et zut, les voitures étaient garées tout à l'autre bout !

Le plus marrant, c'est que c'était justement  ce soir-là la "nuit sans lumière" (pour que les oiseaux ne soient pas attirés par les villes et regagnent la mer) !! On a donc traversé l'Entre-Deux dans le noir !

J'ai retrouvé ma voiture à .... 18h44...
Après une heure de route et une bonne douche, on a filé chez des amis car on était invités à manger un bon cassoulet maison



Au final, une rando de 9 heures et sans traîner... Des montées raides et des descentes glissantes...

Mais bon, Makatia, on ne t'en veut pas, c'était superbe !  (mais loin !!)